Crée depuis 1902, le village de Loumbi Boloumbi, village situé à une quinzaine de kilomètres de la commune de Labgar, dans le département de Linguère ne bénéficie d’aucune infrastructure publique émanant de l’Etat du Sénégal. Las de vivre dans des situations de précarité extrême et d’être des laissés-pour-compte, les populations de la localité ont tenu sit-in pour exprimer leur trop plein de frustration.
Selon Mamadou Mamoudou Ba, chef du village, «les populations vivent des situations extrêmement difficiles, comme le manque d’eau. L’unique puits du village a tari depuis plusieurs années. Pour avoir le liquide précieux, les habitants sont obligés de parcourir 15 km ou utiliser l’eau des marigots qui n’est pas du tout potable».
Loumbi Boloumbi compte plus de quatre cent âmes toutes munies de brassards rouges. Elles réclament, aussi, un bureau de vote pour accomplir leur devoir de citoyen au lieu de se déplacer jusqu’à Labgar. Sans quoi, les habitants n’effectueront pas le déplacement le jour du scrutin prévu au mois de février 2019, laissent-ils entendre.
L’école élémentaire fermée faute d’Enseignants
Le rétablissement de l’école élémentaire figure parmi les demandes pressantes des populations. Depuis cinq ans, l’école élémentaire de Loumbi Boloumbi, dont les locaux sont pourtant construits, est fermée faute d’enseignants. Qualifiant cette situation de stigmatisation, celles-ci renchérissent : «Loumbi Boloumbi fait parti des villages du département de Linguère qui souhaite que ses enfants soient instruits».
Les femmes évacuées sur des charrettes accouchent souvent en cours de route
Les femmes enceintes vivent avec l’épée de Damoclès au-dessus d’elles durant tout le temps de la grossesse, et pour cause. Dans cette partie du département de Linguère, les soins de maternité nécessaires pour un accouchement dans les meilleures conditions de santé posent problème. Car n’ayant ni maternité, encore moins de case de santé. D’après Binta Sow, «pour accoucher, les femmes sont évacuées par des charrettes. Certaines meurent en cours de route parce qu’il n’y a pas de structures sanitaires adéquates comme c’est le cas dans d’autres localités».
Pour vaincre leur signe indien, les habitants de Loumbi Boloumbi qui polarise une dizaine d’hameaux, rappellent à travers des pancartes sur les quelles on pouvait lire : «nous sommes des dignes fils de ce pays et avons besoin du minimum pour vivre». Ainsi, ils réclament la construction d’un poste de santé, l’installation de l’électricité et un forage pour corriger les disparités entre le monde rural et les villes.
Moustapha Ndiaye (Correspondant à Linguère)