A l’issue du dialogue entre parties prenantes sur le commerce continental et le renforcement de la mise en œuvre de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (Zleca) qui s’est tenu les 27 et 28 mai 2019 derniers à Addis Abeba, dans les nouveaux locaux de l’Union africaine (Ua), les recommandations suivantes ont été formulées.
Éléments clés nécessaires pour établir un marché de libre-échange continental efficace et actif
-Il est nécessaire de renforcer l’esprit du panafricanisme et la volonté politique dans la conduite du programme d’intégration africaine; par conséquent, un programme d’engagement des parties prenantes inclusif est essentiel pour renforcer l’appropriation et une dynamique soutenue pendant la phase de mise en œuvre;
– La participation du secteur privé à toutes les étapes des processus de La Zleca est nécessaire pour assurer la mise en œuvre;
-Il est nécessaire de donner aux Cer les moyens de piloter les processus de la Zleca dans leurs régions respectives, notamment en collaborant avec la Commission de l’Union africaine (Cua) pour atteindre les objectifs de signature universelle, de ratification et de transposition de l’Accord Zleca;
-Il est nécessaire de faire progresser la libre circulation des personnes et des travailleurs en Afrique en s’appuyant sur les expériences régionales, car cela facilite la réalisation de la Zleca (aucune obligation de visa pour les Africains en Afrique);
-La réduction ou la suppression des droits de douane ne constitue pas à elle seule une condition suffisante pour obtenir les résultats escomptés de l’Accord, mais il convient également de s’intéresser à d’autres sujets de préoccupation tels que les règles d’origine, les obstacles non tarifaires, la normalisation et l’harmonisation des politiques commerciales, la réglementation des transports et d’autres contraintes liées à l’offre;
-Il est nécessaire de donner aux Communautés Economiques Régionales (Cer) les moyens de piloter les processus de l’Accord dans leurs régions respectives, notamment en collaborant avec la Cua pour atteindre les objectifs de signature universelle, de ratification et de transposition de l’Accord de libre-échange;
-Il est nécessaire de faire progresser la libre circulation des personnes et des travailleurs en Afrique en s’appuyant sur les expériences régionales, car cela facilite la réalisation de la Zleca (aucune obligation de visa pour les Africains en Afrique);
-Il est également nécessaire d’exploiter la dynamique de libéralisation progressive et de progresser vers l’union douanière continentale, comme le prévoit le traité d’Abuja. La Zleca n’est qu’un pas. Par conséquent, la mise en œuvre de la Zleca devrait faciliter cette transition.
L’industrialisation par le commerce en mettant l’accent sur les chaînes de valeur régionales et le développement des compétences
-Il faut d’abord obtenir la conviction de la vision de la Zleca et œuvrer pour la mise en place d’un processus d’industrialisation inclusif en Afrique;
-La mise en œuvre de la Zleca offre un grand potentiel à l’Afrique pour identifier les projets phares des chaînes de valeur continentales en s’appuyant sur les expériences régionales afin de stimuler le commerce intra-africain;
-Il existe un potentiel pour élargir la diversité des produits en Afrique avec le marché très peuplé, la demande en plein essor des industries africaines du design et de la mode, des industries agro-alimentaires, entre autres;
-Il est nécessaire d’améliorer le climat des affaires et la facilitation des échanges en Afrique, en mettant l’accent sur la logistique de dédouanement des frontières, l’accès au transport et aux marchés et l’entrée sur le marché, y compris les mécanismes de lutte contre les obstacles non tarifaires.
-Les États membres de l’Union africaine et toutes les parties prenantes devraient promouvoir «Made in Africa» en liaison avec leurs efforts de marque nationale.
Les programmes des Cer et de la Zleca contribuent-ils à la réalisation des mécanismes africains, y compris le Traité d’Abuja ?
Alignement des programmes et projets entre la Cua et les Cer
-La notification de la mise en œuvre des engagements, du suivi et de l’évaluation est essentielle à la bonne gouvernance et assure la transparence du secteur privé;
-La réglementation, y compris la réglementation des services aux niveaux national et régional, semble être plus cohérente que le niveau continental. D’où la nécessité de se concentrer sur cette dimension;
-Le règlement des différends se concentre actuellement sur le niveau interétatique, mais nous devrions veiller à ce que le secteur privé ait également accès au règlement des différends afin qu’il puisse relever les défis auxquels il est confronté
-La mise en place d’une plate-forme célébrant les champions africains qui œuvrent pour le libre-échange est nécessaire pour aider à renforcer les liens avec le secteur privé.
-Renforcement proposé de l’organisme de normalisation continental en veillant à l’adhésion universelle;
-La Cua peut tirer partie des meilleures pratiques des Cer;
-Des activités telles que des foires commerciales et des efforts de plaidoyer similaires visant à renforcer la mentalité d’achat de produits africains sont recommandés;
-L’amélioration des corridors de transport est essentielle à la conclusion d’un accord commercial continental.
Dimensions de la Zleca sous l’angle du genre et de l’autonomisation des jeunes
-Nécessité d’introduire des régimes commerciaux continentaux simplifiés pour les petits commerçants; pourrait être mieux mis en œuvre au niveau régional;
-Nécessité d’identifier le talent permettant aux femmes de contribuer à tous les niveaux;
-Les femmes et les jeunes se heurtent à des difficultés pour pouvoir financer leurs entreprises et leurs impôts;
-Il est nécessaire de mettre en place des politiques délibérées qui aident les investisseurs locaux, en particulier les femmes et les jeunes, à devenir plus compétitifs dans le secteur.
Systèmes de financement et de paiement pour promouvoir la ZLECA
-Il est nécessaire de renforcer le financement du commerce afin de permettre aux Pme de tirer partie des possibilités offertes par la Zleca;
-Des produits de garantie des investissements élargis sont nécessaires en Afrique;
-Il est nécessaire que les pays africains maintiennent la stabilité dans la gestion de leurs politiques macroéconomiques en vue de soutenir la Zleca.
-Il est possible d’améliorer les marchés des capitaux en Afrique grâce à la création d’une bourse de valeurs panafricaine virtuelle à court terme.
-Des fonds suffisants peuvent être mobilisés de l’extérieur et de l’intérieur pour tout le développement de l’Afrique, y compris la Zleca, mais le flux de fonds vers l’Afrique nécessitera la création de mécanismes de confiance et de contrôle; y compris le placement de fonds africains dans des institutions financières africaines appropriées
-Il est nécessaire d’améliorer et d’approfondir les systèmes de paiement à l’appui de la Zleca
-L’Ua est invitée à accélérer ses travaux sur la promotion de la création de la Banque centrale africaine en vue de créer une monnaie commune (intérimaire/hybride) pour le continent.
Par Aminatou AHNE (Envoyée Spéciale de Actusen.sn à Addis Abeba)