L’Organisation générale des travailleurs du Sénégal (Ogts) n’a pas fait que dynamiter les Centrales syndicales à la démarche classique (Cnts, Cnts/Fc, l’Unsas, la Csa etc.), qui, explique son chef de file, « sont dirigées par des barons syndicaux dont les seuls objectifs pour ces élections se situent entre voyage à l’étranger, séminaire, colloque, postes de privilège et festival, oubliant de fait le suivi des accords signés et les engagements de l’Etat ».
En effet, en conférence de presse, ce vendredi, Mamadou Goudiaby, dans un franc-parler qui lui colle à la peau comme pas possible, a tenté d’argumenter toutes les attaques dirigées contre lesdites «Centrales qui se sont embourbées dans une bourgeoisie syndicale qui les a fait oublier ceux qui les avaient élues, a également feulé vers l’Etat».
Et, pour justifier le bien-fondé de voter en faveur de l’’Ogts, lors des élections de représentativité, le syndicaliste estime que sa Centrale se bat plutôt pour que les travailleurs sacrifiés et laissés à eux-mêmes, face au non-respect des engagements de l’Etat et à l’autoritarisme des employeurs, puissent être rétablis dans leurs droits et s’épanouir.
Face aux journalistes, Mamadou Goudiaby n’a rien laissé au hasard. Du renforcement du dialogue social par des acteurs crédibles et des Institutions fortes au fondement d’une digne représentation des travailleurs par l’Ogts, en passant par la démission, le laxisme et la complicité de l’Etat, il s’est expliqué. Le tout teinté de propositions de sorties de crise.
Par ailleurs, Mamadou Goudiaby et sa Centrale syndicale d’appeler au respect de l’arrêté ministériel n°01418 en date du 02 février 2015 portant approbation de la modification de l’article 6 des statuts de l’institution de prévoyance retraite du Sénégal libellé. Avec à la clé, l’âge d’admission à la retraite fixé à soixante (60) ans.
Mais ce n’est pas tout. Dans la mesure où, lors de son face-à-face avec les journalistes, l’Organisation générale des travailleurs du Sénégal, qui « s’indigne devant le discrédit des Centrales syndicales signataires de la retraite à 58 ans dans certains secteurs comme l’hôtellerie, invite le Président Macky Sall, son Gouvernement et le Patronat au suivi et au respect des directives du communiqué du Conseil des ministres du 10 Mai 2017.
En attendant, estime Mamadou Goudiaby, «pour impulser de nouvelles dynamiques dans les conquêtes sociales et les croissances économiques sectorielles et globales l’OGTS offre les « opportunités d’une recomposition des forces sociales pour une réappropriation citoyenne du pouvoir syndical et central».
Et d’ajouter : «l’OGTS appelle au sursaut de tous les travailleurs du Sénégal en votant massivement OGTS (bulletin bleu–rouge portant la photo de Mamadou GOUDIABY) pour balayer la vieille garde et installer un nouveau leadership.
Voici, à cet effet, l’intégralité du Grand Oral sur fond d’argumentaires de Mamadou Goudiaby, lors de la conférence de presse.
1. LES TRAVAILLEURS SACRIFIES ET LAISSES A EUX-MEMES FACE AU NON RESPECT DES ENGAGEMENTS DE L’ETAT ET A L’AUTORITARISME DES EMPLOYEURS
Les Centrales à la démarche classique qui nous ont jusqu’ici représenté (CNTS/FC, CNTS, UNSAS, CSA) sont embourbées dans une bourgeoisie syndicale qui les a fait oublier ceux qui les avaient élus : les travailleurs.
– Accepter le licenciement collectif pour motif économique est une compromission des centrales face à l’Etat
– La retraite à 58 dans l’hôtellerie est un scandale en ce sens qu’il réunit des acteurs de la retraite à 60 ans à l’IPRESS, au pacte de stabilité sociale et d’émergence économique (tous réunis devant le Président lors de la remise des cahiers de doléances du 1er Mai
– Le non suivi de ce pacte de stabilité sociale (augmentation des salaires, les engagements de l’Etat vis-à-vis des enseignants et des travailleurs de la santé, la retraite à 60 ans, la création d’emploi, le code de la presse, la loi sur les collectivités locales
– Délit d’initié = syndicalisme d’affairistes. Ces leaders qui nous ont représentés durant tout ce temps, lorsqu’ils déclinaient des stratégies savaient qu’ils ne feraient que se soumettre à la puissance étatique : pacte social.
2. RENFORCEMENT DU DIALOGUE SOCIALE PAR DES ACTEURS CREDIBLES ET DES INSTITUTIONS FORTES
La protection sociale et la création d’emplois dépendent de politiques publiques globales mais aussi de la prise en charge réelle de cette dimension par la représentation syndicale des travailleurs et des employés (patronat Etat).
L’OGTS en tant que source de toutes réflexions prospectives par rapport aux défis majeurs qui s’articulent autour de forces de propositions alternatives (en ce qui concerne les dispositions légales qui créent le travail indécent, la précarisation de l’emploi : l’agrément, le licenciement économique sans l’avis de l’inspecteur) ce qui intéresse les politiques c’est de capter l’investissement des puissances extérieures
50% aux entreprises sénégalaises dans tous les marchés attribués aux sociétés étrangères (les chinois privilégiés qui exploite les sénégalais) cela renforce à terme leurs capacités d’autofinancement.
Au moment où tout est entre les décisions de l’employeur il faut donner plus de pouvoir à l’Inspection du Travail et au haut conseil du Dialogue social, c’est-à-dire l’autorité d’exercer des mesures coercitives sur l’employeur et contre les abus, l’amélioration de leur condition de vie et des moyens d’exercer leurs fonctions et mission pour mieux supplier la justice.
Le contrat de de stage tel que modifié est un moyen de contourner les CDI et qui sacrifie la plupart des nouveaux diplômés et de la fonction publique.
La jonction employeurs-employés contribue à la pérennisation des emplois décents. 3. Démission laxisme et complicité de l’Etat
Jugements non exécutés au profit des travailleurs ayant gagné leurs procès (création d’une juridiction autonome à charge de faire exécuter les jugements)
Impuissance des institutions face aux défiances d’antipatriotes = complice dans la fragilisation de ses propres institutions : le cas de SEBO où le directeur refuse l’organisation des élections de délégués du personnel.
Les excès de pouvoir : le cas du Ministre du Travail qui a signé lui-même le protocole d’accord réduisant la retraite de 60 à 58 ans défiant ainsi un décret Présidentiel et torpillant les dispositions légales du règlement intérieur du conseil d’administration de l’Ipress.
Dakar Dem Dikk : l’aboutissement des négociations sur le «Niakh Diariniou » la signature de la convention sur le croisement des dettes, la pérennité de l’entreprise à travers l’abolition de la politisation à outrance de l’entreprise.
4. FONDEMENT D’UNE DIGNE REPRESENTATION DES TRAVAILLEURS PAR L’O.G.T.S.
Face à l’excès de pouvoir de l’Etat et à la démission compromettante de la vieille garde syndicale, votez O.G.T.S. pour une recomposition syndicale et un nouveau leader ship.
– La constitution de nouvelles majorités : c’est toute la signification de cette nouvelle élection – Nouvelle forme de gouvernance et de la conduite des intérêts des travailleurs
– Faire des bilans d’étape avec l’Etat et les employeurs par rapport à l’application des accords précédents ou à de nouvelles revendications – Tenir des assemblées consultatives par les centrales représentatives élues avec l’ensemble des minorités
– Tenir des assemblées de restitution ou plénières après chaque négociations ou accords
– Termes d’utilisation des fonds issus des subventions allouées par l’Etat : en définir les dépenses autorisées pour éviter les détournements d’objectifs.
CONCLUSION
En conclusion, c’est parce que ces 4 Centrales du mandat dernier ont démissionné de défendre les travailleurs qu’il n’y a plus d’opinion et de pression des travailleurs contre l’oppression ou dérive des employeurs et de l’Etat dans certaines circonstances.
Etant convaincu que l’Etat et les employeurs gagneraient à apaiser le front social en appliquant dans sa rigueur les textes et lois ainsi que tous accords d’entreprise ou engagements employeurs et employés doivent être des partenaires dans la création, solidairement, d’espaces économiques dont tous s’approprient la croissance.
Pour impulser de nouvelles dynamiques dans les conquêtes sociales et les croissances économiques sectorielles et globales l’OGTS offre les « opportunités d’une recomposition des forces sociales pour une réappropriation citoyenne du pouvoir syndical et central ».
L’OGTS appelle au sursaut de tous les travailleurs du Sénégal en votant massivement OGTS (bulletin bleu – rouge portant la photo de Mamadou GOUDIABY) pour balayer la vieille garde et installer un nouveau leadership.