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Royaume-Uni-Brexit: la presse se divise sur le vote des parlementaires

Les journaux britanniques sont partagés sur l’issue de cette nouvelle journée décisive au Parlement sur le Brexit : si les quotidiens les plus à gauche préviennent que l’Union européenne (UE) ne changera pas d’avis, les titres pro-conservateurs présentent le vote sur l’amendement Brady comme un grand succès. A Bruxelles, l’UE campe sur ses positions.

Ce matin, relate notre correspondante à Londres Muriel Delcroix, le Daily Mail parle même du «triomphe de Theresa» qui a « remporté un vote-clé», «unifié son parti» et «mis au défi l’UE de conclure un accord». L’autre tabloïd de droite Daily Express est encore plus convaincu d’une grande victoire pour la dirigeante : «Elle l’a fait !», s’écrie le journal, pour qui «notre indomptable Première ministre a réussi l’un des plus remarquables retournements de situation de l’histoire politique».

Plus mesuré, le Times relève qu’il n’est pourtant pas dit que l’UE cède. Le quotidien économique pro-européen Financial Times s’inquiète d’ailleurs des conséquences d’un vote qui envoie Londres droit à la collision avec Bruxelles. Enfin l’éditorialiste du Guardian regrette «une victoire à la Pyrrhus pour Theresa May», obtenue au prix de terribles concessions et qui plus est fondée sur un rêve illusoire.

Quelle signification pour ce vote ?

Bien que le passage de cet amendement soit une bonne nouvelle pour la Première ministre qui regonfle temporairement le moral de son parti, les réjouissances risquent d’être de courte durée : en cédant aux brexiters les plus durs, Theresa May a jeté aux orties les efforts de nombreux mois de négociations et l’UE pourrait bien décider qu’un no deal est inévitable. La dirigeante britannique va donc retourner à Bruxelles dans les prochains jours et négocier en parallèle avec le chef du labour Jeremy Corbyn qui a accepté le dialogue mardi soir.

Elle a promis qu’un accord de sortie modifié serait à nouveau soumis au Parlement le plus tôt possible et que si cet accord est rejeté, une nouvelle série de votes aura lieu le 14 février avec toujours en tête l’espoir que de guerre lasse et de peur de ne pas sortir du tout, les brexiters voteront en faveur de son accord de départ.

Dialogue de sourds avec l’UE ?

Le vote des communes de ce mardi, annonce notre correspondant à BruxellesPierre Benazet, ouvre la voie non pas à de nouvelles négociations entre le gouvernement britannique et l’UE mais à un véritable dialogue de sourds qui laisse de plus en plus présager un no deal, une sortie sans accord. En fin de soirée, le président du Conseil européen, Donald Tusk, n’a fait que répéter une position européenne déjà connue, on ne peut pas remettre sur le métier l’accord de sortie âprement négocié pendant plus de dix-huit mois. Les perspectives de Theresa May pour obtenir ce que réclame la chambre des Communes, à savoir des concessions juridiquement contraignantes, ne peut donc conduire qu’à une impasse.

Les Européens refusent d’abandonner le filet de sécurité pour l’Irlande mais ils rappellent tout de même que l’accord de sortie prévoit bel et bien de mettre en place des solutions alternatives, si toutefois on en trouve. En fin de compte, le négociateur de l’UE Michel Barnier l’a déjà dit, l’Europe est prête à revoir le contenu de la déclaration politique adoptée lors du sommet de décembre, celle qui fixe les futures relations euro-britanniques.

Rfi.fr

 

 

 

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