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Royaume-Uni: le groupe Etat islamique revendique l’attentat de Londres

Mercredi après-midi, un homme a foncé sur la foule en plein coeur de Londres. Au volant de sa voiture, il a fauché de nombreux piétons sur le pont de Westminster, tuant deux personnes et en blessant une quarantaine d’autres dont trois lycéens français. L’assaillant a ensuite été abattu par la police après avoir poignardé mortellement un autre policier non loin de l’entrée du Parlement britannique où se trouvaient les députés et la Première ministre Theresa May. La police a arrêté huit personnes en lien avec l’attaque, revendiquée ce jeudi 23 mars par le groupe Etat islamique.

Revendication du groupe Etat islamique

Par le biais de son agence de propagande Amaq, l’organisation jihadiste Etat islamique a revendiqué l’attaque de Londres. « L’auteur de l’attaque en face du Parlement britannique à Londres est un soldat de l’EI et l’opération a été menée en réponse à l’appel à frapper les pays de la coalition » internationale, a indiqué Amaq, citant « une source de sécurité ».

L’assaillant connu des services de renseignements

La Première ministre britannique a pris la parole lors de la reprise des travaux des parlementaires britanniques, rapporte notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix. « Un acte de terrorisme a tenté de faire taire notre démocratie, mais nous n’avons pas peur et notre détermination ne faillira jamais face au terrorisme », a martelé Theresa May, avant de conclure : « Nous ne cèderons jamais face à la haine. Ce sont des millions d’actes de normalité qui seront la meilleure réponse. Nos valeurs l’emporteront »

heresa May a ensuite confirmé que le tueur était né sur le sol britannique et était connu des services de renseignements intérieurs, qui avaient enquêté sur lui il y a plusieurs années pour des liens avec le terrorisme. Elle a néanmoins ajouté qu’il ne faisait pas partie de la surveillance récente des renseignements. « C’était un personnage périphérique de cette enquête. Il n’était plus dans le radar de la police. »

Déjà ce matin, Mark Rowley, le chef de l’unité anti-terroriste, Scotland Yard avait fait un point sur les avancées de l’enquête, laissant entendre que ses services connaissaient l’identité de l’attaquant, sans la divulguer. Mark Rowley parlait de « terrorisme islamiste » ajoutant que l’assaillant avait été inspiré par le terrorisme international.

Perquisitions et arrestations de huit suspects

Huit suspects ont été arrêtés, précise un communiqué de Scotland Yard à la mi-journée. Des centaines de policiers avaient travaillé toute la nuit et procédé à  plusieurs perquisitions, à six adresses différentes, notamment à Londres et Birmingham, la seconde ville britannique, mais aussi ailleurs dans le pays.

Un témoin habitant dans la rue à Birmingham confiait ce jeudi à l’agence de presse Press Association que l’homme abattu à Londres habitait là et que trois hommes avaient été arrêtés. La BBC de son côté, affirmait avoir vu des enquêteurs emporter du matériel saisi sur place. Les agents de sécurité sont toujours présents sur les lieux ce jeudi matin.

Scotland Yard s’est dit consciente d’un risque de représailles contre la communauté musulmane britannique et Mark Rowley a mercredi soir insisté sur le fait que la police protégeait « toutes les communautés du Royaume-Uni ».

► L’attaque la plus meurtrière depuis 2005

Londres avait été épargnée ces dernières années par les attentats de grande ampleur. Scotland Yard avait malgré tout annoncé début mars que les services de sécurité britanniques avaient déjoué 13 tentatives d’attentats depuis juin 2013.

Cette dernière attaque est la plus meurtrière sur le sol britannique depuis les attentats-suicide en 2005 dans les transports de la capitale. Néanmoins les autorités et les habitants de Londres redoutaient un nouvel attentat et en août 2014, le niveau d’alerte terroriste au Royaume-Uni était passé d’« important » à « grave », le quatrième de cinq échelons. Ce niveau ne sera pas relevé, en revanche les patrouilles armées et les policiers en civil seront déployés en plus grand nombre dans les rues de la capitale.

► Les députés veulent rester « accessibles »

Malgré la résilience, le choc est profond : montrant en Une pratiquement la même photo de l’assaillant et du policier qu’il a poignardé dans la cour du Parlement, la presse évoquait ce jeudi matin une « attaque contre la démocratie » et s’interrogeait sur le fait que l’agent tué ne portait pas d’arme.

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L’attentat risque donc de relancer le débat sur l’équipement des « bobbies », ainsi que sur les mesures de sécurité aux abords du Parlement. Pourtant la perspective de transformer Westminster en forteresse ne passe pas et plusieurs députés ont déjà fait savoir que, en tant qu’élus, ils devaient rester accessibles. C’est un sentiment que Theresa May avait renforcé mercredi soir en condamnant une attaque « écœurante et perverse ». Pour la Première ministre, pas question de se laisser intimider.

A Londres, l’Union Jack – le drapeau britannique – est en berne sur les bâtiments officiels, à commencer par le Parlement. Ce qui n’empêchera pas ceux qui le souhaitent, de visiter ce jeudi le lieu symbolique du pouvoir et de la démocratie britannique.

Rfi

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