Le président syrien Bachar al-Assad, en jugeant que l’attaque chimique présumée dont il est accusé était une « histoire fabriquée », a fait preuve de « 100 % de mensonges », a déclaré vendredi Jean-Marc Ayrault.
Les propos tenus jeudi par le président syrien Bachar al-Assad, qui nie l’attaque chimique imputée aux forces gouvernementales syriennes, sont un mensonge, a déclaré vendredi 14 avril le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault.
« J’ai pris connaissance de cette interview avec une profonde tristesse et une grande consternation (…) Ce que j’ai entendu, c’est 100 % de mensonge et de propagande. C’est 100 % de cruauté et de cynisme », a-t-il indiqué lors d’une visite officielle à Pékin. « La réalité, c’est plus de 300 000 morts, c’est 11 millions de personnes déplacées ou réfugiées (…) c’est un pays détruit. C’est ça la réalité. Ce n’est pas un fantasme », a-t-il martelé.
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« Un cessez-le-feu »
Dans un entretien diffusé jeudi, Bachar al-Assad avait accusé les Occidentaux d’avoir « monté toute l’histoire » de l’attaque chimique contre la ville rebelle syrienne de Khan Cheikhoun afin de préparer, selon lui, le terrain à des frappes américaines contre son armée. Le président syrien a démenti toute implication, assurant « qu’aucun ordre n’avait été donné » et que le régime de Damas « ne possède pas d’armes chimiques ». Ce que réfutent aussi bien les Européens que les États-Unis, qui ont qualifié l’attaque contre Khan Cheikhoun de « crime de guerre ».
« Il faut un cessez-le-feu réel, qui cantonne les forces aériennes et militaires syriennes, garanti par la communauté internationale », a estimé vendredi Jean-Marc Ayrault, à l’issue d’une entrevue avec son homologue chinois Wang Yi. Il a ainsi appelé à « la reprise d’un processus politique, d’une négociation politique pour une transition dans le cadre de la résolution 2 254 des Nations Unies« .
La Russie a posé mercredi son veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité qui exigeait des autorités syriennes des détails sur leurs activités militaires le jour de l’attaque. En revanche, la Chine, qui s’était précédemment opposée à plusieurs projets de résolution proposant des sanctions contre Damas, s’est cette fois-ci abstenue. Jean-Marc Ayrault a tenu à la remercier pour « sa position indépendante et sage ».
Nouveau veto de la Russie au Conseil de Sécurité pour protéger Assad. Appel à la mobilisation pour une transition politique en Syrie.
« Nous allons travailler ensemble avec la France pour (…) réaliser un cessez-le-feu véritable et réaliser une réconciliation effective », a déclaré Wang Yi vendredi, lors de la brève conférence de presse à laquelle il est arrivé main dans la main avec son homologue français. Concernant l’attaque chimique, Pékin continue de plaider pour que soit « menée au plus tôt une enquête indépendante, équitable et professionnelle pour tirer au clair cette affaire », a ajouté le ministre chinois.
Avec AFP et Reuters