Trois médias privés, la télévision 2sTV, la radio Imédia et le site seneweb.com ont décidé d’organiser un débat entre les candidats à la présidentielle. Le rendez-vous est fixé pour le 21 février prochain et s’annonce comme une première dans l’histoire politique du pays. L’idée a été lancée par des blogueurs et des militants de la société civile début janvier. Problème, Macky Sall ne souhaite pas participer à ce débat, contrairement à ses quatre adversaires. Chez les électrices et les électeurs, l’idée fait aussi débat.
Sur l’affiche, les portraits d’Ousmane Sonko, de Madicke Niang, d’Issa Sall et d’Idrissa Seck. A la place de la photo de Macky Sall, un point d’interrogation. Jean Marie Diatta, 70 ans, retraité, votera Macky Sall et il encourage son président à changer d’avis : « S’il ne le fait, peut-être qu’il a ses raisons. Macky ce qu’il a fait, aucun président du Sénégal ne l’a réalisé. Faut pas avoir peur, il faut faire le débat et il passera, inch’Allah. »
Dès janvier, les conseillers du chef de l’Etat ont expliqué que ce type de débat n’intéressait pas Macky Sall, car l’opposition était en permanence dans la calomnie. Astou Low est du même avis. Pour cette femme de ménage, Macky Sall n’a pas de temps à perdre. « Lui, il fait son travail. Ce n’est pas la peine d’écouter les autres ou faire des débats. Il n’a pas de temps à perdre. »
Marcel Tendeng, hôtelier à la retraite, veut ce débat, car il permettra de comprendre les programmes des candidats, mais surtout les éléments pour les mettre en œuvre. « Pour convaincre, il faut un débat d’idées. Il y a des programmes, la mise en oeuvre pose problème. Ils font de beaux discours et une fois élus, on met aux oubliettes. Je suis d’accord pour un face à face entre candidats », dit-il.
Deux journalistes et un médiateur seront aux commandes de ce débat qui se fera en wolof pour permettre au plus grand nombre de comprendre. Jamais un débat présidentiel à la télévision n’a été organisé au Sénégal.
Rfi.fr