En dépit d’une discussion franche et vigoureuse comme on dit, et qui s’est déroulée le jeudi 14 décembre au soir à huis clos et sans compte-rendu, les positions des uns et des autres n’ont guère varié sur le dossier des réfugiés et de leur accueil. Les quatre pays d’Europe centrale ne veulent pas toujours accueillir de réfugiés sur leur sol, mais proposent désormais de participer financièrement, à hauteur de 35 millions d’euros, au rapatriement en Afrique subsaharienne des candidats à l’émigration parvenus jusqu’en Libye.
Les Européens du Nord et de l’Ouest, eux, veulent bien que la solidarité s’exprime par ce moyen, mais pas exclusivement. Il faudra bien, disent-il, que chaque pays membre de l’UE héberge au moins quelques centaines de migrants.
L’affrontement paraît d’autant plus abstrait qu’en réalité, il ne porte que sur une modeste fraction des flux migratoires enregistrés ces trois dernières années en Europe, puisque seuls sont impliqués les réfugiés victimes de persécutions politiques, religieuses ou ethniques. Il n’est évidemment pas prévu de quotas pour les migrants clandestins qui ne risquent rien dans leur pays d’origine.
Brexit au programme
C’est le Brexit qui est au programme de cette deuxième journée du sommet de l’Union européenne. Une inquiétude certaine se manifeste ici quant à la fiabilité des engagements pris par Londres la semaine dernière lors de la signature du pré-accord sur les modalités du divorce anglo-européen. On avait en particulier noté que le ministre britannique chargé du Brexit, David Davis, avait soutenu, avant de se rétracter, que cet accord n’avait pas valeur contraignante.
Autre souci des Européens : la fragilité croissante à domicile de Theresa May, en proie à la fois à l’opposition travailliste, à ses propres amis conservateurs et à ses encombrants alliés irlandais du Nord. Ici, personne ne veut son éviction du 10 Downing Street, et désormais ses meilleurs soutiens s’appellent Jean-Claude Juncker, Donald Tusk et Michel Barnier.
Avec RFI