Au Soudan, l’ex-président Omar El-Béchir comparaîtra la semaine prochaine devant un tribunal à Khartoum, a déclaré ce samedi 15 juin le procureur général. Il n’a cependant pas précisé la date exacte pour la tenue du procès pour corruption et possession illégale de devises. Ce procès pourrait n’être que le début des ennuis judiciaires du président déchu.
Le mouvement de contestation voulait le voir dans le box des accusés. Les militaires au pouvoir à Khartoum ont fini par lui donner raison. Omar el-Béchir devra ainsi répondre de ses crimes présumés, du moins financiers.
Selon le procureur général, Omar el-Béchir est accusé de « corruption et possession illégale de devises étrangères ».
L’importante quantité de billets de banque que des enquêteurs ont trouvé dans une résidence d’Omar le-Béchir, en avril dernier, peu de temps après sa destitution, a frappé les esprits. L’équivalent de 113 millions de dollars en liquide avaient alors été saisis.
Reste à savoir si le parquet s’en tiendra aux présumés crimes économiques du président déchu. Outre l’inculpation pour corruption, Omar el-Béchir sera également interrogé au sujet de suspicions de « blanchiment d’argent » et de « financement du terrorisme ». Après la mort d’un médecin à Khartoum, la justice l’a aussi inculpé, cette fois-ci, pour « meurtre de manifestants ».
Pour l’instant, il n’est pas question de ses présumés crimes commis au Darfour. Des défenseurs des droits de l’homme voudraient que l’ex-président soudanais soit remis à la Cour pénale internationale qui l’a inculpé de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Mais pour l’instant, les militaires au pouvoir ont fait savoir qu’ils n’avaient pas l’intention de livrer Omar el-Béchir à la justice internationale.
Le parquet enquête par ailleurs sur 41 chefs d’accusation visant « d’anciens symboles » du régime déchu. Une première dans le pays, dirigé pendant 30 ans d’une main de fer par Omar el-Béchir.
Rfi.fr