Les forces syriennes et russes ont maintenu jeudi 1er mars la pression militaire sur l’enclave rebelle dans la Ghouta orientale. Leur trêve unilatérale de cinq heures par jour n’a toujours pas eu d’effets humanitaires.
Plus de 40 camions chargés d’aide humanitaire attendent aux abords de la Ghouta orientale. Néanmoins, cinq jours après la résolution de l’ONU qui prévoyait un cessez-le-feu sur l’ensemble du territoire syrien, et au troisième jour de la trêve unilatérale russo-syrienne, ces vivres et médicaments n’ont toujours pas pu être acheminés à l’intérieur de l’enclave.
Le répit tout relatif de cinq heures par jour a certes entraîné une baisse de l’intensité des bombardements sur la Ghouta. Mais comme les deux jours précédents, les frappes ont repris de plus belle jeudi dès la fin de cette pause quotidienne, à 14h.
Pour la troisième journée consécutive, le couloir humanitaire, destiné à évacuer les civils ou des blessés, est resté désert. Le régime de Damas et la Russie accusent les factions rebelles, qui contrôlent l’enclave, d’empêcher les civils de partir.
Une accusation démentie avec véhémence par les rebelles qui, tout comme certains habitants, soulignent que la population a peur de se retrouver aux mains du régime ou de mourir sous les frappes.
■ La communauté chrétienne ciblée à Damas
Damas, toute proche de la Ghouta, vit elle aussi au rythme de la guerre. Les groupes rebelles tirent quotidiennement des obus et des roquettes contre la capitale. Ce sont surtout les quartiers chrétiens qui sont touchés. RFI a pu joindre le père Fadi Azar, prêtre à l’église Saint-Antoine de Damas. Pour lui les groupes rebelles de la Ghouta sont des « terroristes » qui ciblent délibérément les habitants de la capitale et en particulier la communauté chrétienne.
« Les quartiers touchés par les tirs sont des quartiers où il y a une forte présence chrétienne. Bab Touma, Jaramana, Salhiya. Et ici à Salhiya, à l’instant quatre obus se sont abattus sur nous, les ambulances sont en train d’évacuer les blessés. Depuis le début de l’année, 1 350 obus ont été tirés contre nous. Le premier avait d’ailleurs atteint l’église arménienne catholique. Les obus sont tirés depuis la Ghouta orientale, par les groupes armés. Il y a Ahrar al-Sham, Daesh et plusieurs autres groupes. Ici, les gens ont peur. Notre présence deux fois millénaire est menacée. Et il n’y a pas que nous. Tous les habitants de Damas sont menacés. Ces groupes de la Ghouta sont des terroristes qui veulent renverser le gouvernement. Ils n’y parviendront pas. Nous les chrétiens de Syrie, nous souhaitons que Bachar el-Assad, reste en place. »
Rfi.fr