ACTUSEN
A LA UNENewsSociété

Tabaski 2017 : Dakar se vide de ses habitants, la Gambie, point de toutes les tracasseries pour qui vont et viennent de la…Casamance

Comme à chaque année, des mouvements d’individus quittent Dakar pour passer la fête de Tbaski à l’intérieur du pays. Au même moment, d’incessants autres mouvements inverses composés d’agents de l’administration ou de militaires en repos ou congés, s’effectuent. La capitale du Sénégal est ainsi vidée ou presque de ses habitants habituels. Laissée dans une ambiance morose, Dakar ressemble à ces jours de deuil national ou de défaite de l’équipe nationale de football, le sport roi. Et comme les autres ans, la Tabaski 2017 communément appelée fête du mouton, n’est pas en reste.

De vagues de personnes comme des réfugiés de pays en guerre sont sur les arrêts-bus et de cars interurbains. Sacs et sachets à la main ou en bandoulière, moutons traînés sur quelques mètres, le visage crispé, ces hommes et ces femmes s’empressent de retrouver les siens. Après un voyage en plusieurs étapes.

 Au bac de Faraféni, à la traversée de la Gambie, ce sont des centaines et des centaines de personnes qui entrent dans la région naturelle de Casamance. Enfants, femmes, jeunes filles et garçons, attendent.

Des pirogues pour supplanter le bac…en panne

 Les pirogues supplantant le bac pour la traversée de Féraféni, c’est une file indienne de passagers qui s’étend sur plusieurs dizaine de mètres. « Il faut montrer patte blanche pour rejoindre des gens avec qui on a été dans le même car avant l’entrée en Gambie. Sinon, il faut faire le rang si on a traîné derrière », informe une passagère.

En effet, les gens sont si pressés que le moindre écart de comportement des uns et des autres, est payé cash. « On a passés la nuit à la frontière. Et voilà que des gens veulent occuper une meilleure position que nous alors qu’on est arrivés bien avant eux », rétorque un autre devant trois jeunes filles toutes mouillées après la pluie qui s’est abattue sur les lieux.

Devant, deux jeunes hommes arrivent en fracas. L’un, la cigarette fumante entre les lèvre malgré la fine pluie qui continuait de s’abattre, apostrophe une fille. « Et toi, est-ce que tu es sur le rang depuis. N’est-ce ici, notre place »? La réponse ne s’est pas fait attendre. « Pourquoi cette question. Depuis, je vous ai vus tourner en rond et c’est maintenant votre heure parce que la pirogue s’apprête à prendre départ pour me poser cette question. Ôtez-vous de mon chemin », réprimande-t-elle.

A cet instant, sachant qu’ils ne faisaient pas face à une peureuse, les deux garçons, toute honte bue, rebroussent chemin et abandonnent leur interlocutrice. Les autres pouffent de rire. Et bientôt, tout le monde est contaminé. Un brouhaha indescriptible s’empara des lieux. Mais ce n’est pas ce qui compte pour ces garçons qui ont voulu jouer au malin.

Traversée de la Gambie : le prix passe de 300 Fcfa à 1000 Fcfa

L’attente est encore longue pour les quelques minutes qui restent. Face à cette situation, l’exaspération des passagers pour la plupart des Sénégalais, s’accroît. Pendant ce temps, que font les Gambiens. En effet, sachant que c’est une traite pour eux surtout après la fine  pluie qui tombait encore, les piroguiers font dans la spéculation. Alors que le prix de la traversée par la pirogue tout comme le bac est fixé à 300 Fcfa, deux d’entre eux en complicité, décident de lever la barre si haute. Et annoncent la somme de 1000 Fcfa. C’était alors sans compter avec les passagers tous ou presque de nationalité sénégalaise. A l’exception de quelques ressortissants des deux Guinées.

Comme un seul homme, tous descendirent de la pirogue d’une des pirogues et se braquent. On rouspète de partout. « Ils croient que les gens sont là pour eux », s’offusquent un quinquagénaire en partance pour Kaolack. Militaire de son état, l’homme à l’allure de basketteur, appelle au boycott. Les yeux dans les yeux, les uns et les autres se regardèrent pendant quelques semaines. Sa proposition fut adoptée. Les piroguiers finirent par céder et reviennent à la taxe « normale ». C’est ainsi que tout est rentré dans l’ordre.

Ces mêmes pratiques avaient occasionné, du temps de Yaya Jammeh, à la fermeture des frontières par l’Etat du Sénégal. Sauf que, cette fois fois-ci, en lieu et place de son homologue gambien, ce sont des individus guidés par le goût effréné de l’argent, qui en sont responsables.

Gaston MANSALY-de retour de Casamance (Actusen.com) 

Related posts

Découverte macabre à la gare routière de Touba : ce que révèle le certificat de genre de mort du chauffeur

Actusen

A la frontière colombienne, premières échauffourées du côté vénézuélien

Affaire Pape Abdoulaye Touré : le procès renvoyé au 30 septembre

Actusen

Leave a Comment