Le Sénat américain a confirmé jeudi, à une étroite majorité, la nomination de David Friedman, un financier sans expérience diplomatique, au poste d’ambassadeur des États-Unis en Israël.
Il est le prochain ambassadeur des États-Unis en Israël : David Friedman, un avocat américain juif proche de Donald Trump et controversé pour ses positions radicales en faveur de la colonisation dans les Territoires palestiniens, a vu sa nomination confirmée par le Sénat américain jeudi 23 mars.
Signe du clivage que suscite le personnage, David Friedman a reçu 52 voix pour sa nomination et 46 contre. Pendant des décennies, les candidats au poste, qu’ils soient
démocrates ou républicains, avaient toujours été approuvés sans objection, la plupart du temps par consentement unanime. Deux sénateurs démocrates se sont prononcés pour et deux élus républicains n’ont pas participé à la séance.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a aussitôt tweeté que « David Friedman serait chaleureusement accueilli en tant que représentant du président Trump et ami proche d’Israël ». L’organisation américaine juive de gauche, J Street, s’est de son côté félicitée que « près de la moitié du Sénat ait voté contre un candidat ni qualifié, ni adapté ». À droite, au contraire, l’association Republican Jewish Coalition a salué la confirmation de ce « confident de longue date du président Trump » grâce à qui « la relation entre les États-Unis et Israël va se renforcer ».
Le président Trump, qui avait affiché durant sa campagne des positions très pro-israéliennes, avait nommé en décembre cet avocat juif, partisan de la colonisation et de l’annexion par Israël de parties de la Cisjordanie occupée. David Friedman s’était aussi déclaré en faveur du déménagement de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, un projet de campagne de Donald Trump qui avait soulevé un tollé international et sur lequel il semble avoir reculé.
Lors de son audition de confirmation devant le Sénat mi-février, le futur ambassadeur américain avait mis de l’eau dans son vin, regrettant même des propos passés contre les Palestiniens ou contre des Américains juifs critiques d’Israël. David Friedman s’était dit aussi « sceptique » sur la solution à deux États israélien et palestinien, le principe de référence de la communauté internationale pour sortir du conflit mais sur lequel Washington n’est dorénavant plus arc-bouté. Marquant une rupture dans la politique américaine au Proche-Orient, le président Trump avait affirmé le 15 février en recevant Benjamin Netanyahou que la « solution à deux États » n’était plus la seule voie possible, assurant être ouvert à des alternatives, comme une solution à « un État », si cela mène à la paix.
Avec AFP et Reuters