Ce qui se passe au Sénégal est vraiment inquiétant, si un citoyen révèle certaines vérités pour l’intérêt de tout le peuple, éveillant l’opinion publique et n’arrangeant guère le régime, risque d’être mis à la porte ou emprisonné , le cas de Ousmane Sonko, en est une parfaite illustration.
Diviser pour mieux régner est la règle d’or de tout gouvernement et le hasard n’existe pas, a-t-on l’habitude de dire mais s’agissant des deux Keïta, (Cheikhna et Nafi Ngom), il y a beaucoup de points communs qui les unissent. Monsieur et Madame Keïta, partagent la même cabale politique.
En effet, ils ont été demis de leurs fonctions après avoir divulgué dans la presse des secrets d’Etat liés à la Corruption et à la Drogue, il ne reste qu’ils soient déclarés Mari et Femme, devant le palais de la République, pour que toutes leurs histoires soient en apothéose.
Cheikhna Cheikh Keïta, ex-patron de l’Office Central pour la Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants(OCRTIS), était rendu célèbre par le scandale de la drogue qui avait touché la colonne vertébrale de la police Nationale, mais ne s’était pas laissé sacrifier par Macky Sall car il l’avait même cité dans l’affaire par ces termes : «je ne suis pas l’alter ego de Macky Sall. S’il n’était pas président de la République, il se serait mis au garde-à-vous, dès qu’il m’aurait aperçu de loin car je suis plus diplômé que lui et je suis le meilleur de tous les flics». La preuve, il avait tiré, avec sa mitraillette, la sonnette d’alarme, dénonçant certaines magouilles et combines tout en flinguant Niang et Pathé Seck.
Cependant, la radiation de Cheikhna Keïta avait même poussé Babacar Gaye à dire que le président, Macky Sall, n’est pas prêt pour la lutte contre la corruption.
S’agissant de Nafi Ngom Keïta, ex-patronne de l’Office National de lutte contre la Fraude et la Corruption(OFNAC), elle commençait sérieusement à gêner les «faux-cons» qui nichent au «Poulailler de la rue publique».
En effet, Nafy Ngom Keïta a été limogée suite à l’ouverture d’une enquête sur le patrimoine du frère du Chef de l’Etat, Alioune Sall. Pendant plusieurs mois, elle avait entendu plusieurs personnes dans le cadre de l’affaire Pétro Tim qui mouillait Alioune Sall, et de l’affaire Lamine Diack qui fut maire de Dakar (1978-1980) et vice-président de l’assemblée Nationale (1988-1993). Monsieur Diack avait mouillé toute l’opposition de 2012 y compris le président, Macky Sall.
Face aux enquêteurs de l’Office Central de Lutte Contre les Infractions Financières et Fiscales (OCLCIFF), le président de l’IAAF avait déclaré : «Je vous ai dit qu’il fallait à cette période gagner la “bataille de Dakar“ renverser le pouvoir de Wade aux élections présidentielles et législatives, en février et juillet 2012.
Il fallait soutenir l’opposition en finançant le déplacement des jeunes afin de battre campagne, sensibiliser les gens à la citoyenneté, j’avais donc besoin de financements pour louer les véhicules, des salles de meeting, pour fabriquer des tracts dans tous les villages et tous les quartiers de la ville, la Russie a financé par l’intermédiaire de Balakhnichev qui a conclu le deal en fin 2011, à trois mois des élections présidentielles de 2012 avec Papa Massata Diack.
Quand j’ai sollicité une aide de la part de Balakhnichev, je lui ai dit que pour gagner les élections, il me faudrait environ 1,5 million d’euros. J’ai continué à me battre pour que Wade soit battu. L’argent venait du gouvernement russe et que «oui», les opposants sénégalais ont bien reçu cette aide».
Lors des élections de 2012, le président sortant Wade a perdu face à Macky Sall. En août 2015, ce dernier avait élevé Lamine Diack au rang de commandeur de l’ordre National du Lion et avait pris sa défense en novembre après sa mise en examen.
Et tout le monde se renvoyait la balle en disant que je n’ai pas touché de cet argent sale de dopage provenant des athlètes russes mais Didier Awadi, avec un air d’inspecteur Colombo, avait déjà suspecté certains par ces termes : «Ce sont des gens comme Youssou Ndour et Y’en à marre qui étaient très actifs».
Mais jusque-là aucun coupable ni témoin oculaire encore moins auditif mais juste une victime, Nafi Ngom Keïta, qui a fini de payer le prix de son indépendance, conclusion: que des dossiers brulants non élucidés sur la table du procureur de la République tandis que les dossiers des citoyens lambda ne trainent jamais.
Il n’y a jamais 2 sans 3, qui sera le troisième Keïta que le président, Macky Sall, éjectera de la fonction publique pour que ce proverbe si mystérieux comme le Terminator (Koontoo Kunzun) soit en vigueur…
Serigne Babacar Dieng
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