Rosalie Mendy et Maty Diagne Guèye ! Ces deux jeunes filles ne se connaissent pas, mais elles ont une histoire en commun. En effet, elles ont été victimes de viol, chantage et d’extorsion de fonds. Leur bourreau s’appelle Hervé Malou, un étudiant résidant à Ouakam. Il filmait les relations sexuelles, qu’il entretenait avec elles, avant de menacer de les publier sur les réseaux sociaux, si elles ne lui donnaient pas de l’argent. Il leur réclamait des montants allant de 300 mille francs Cfa à 700 mille francs.
Ces dernières ont, pendant deux ans, cédé aux chantages de Hervé Malou, avant de prendre leur courage à deux mains, pour le dénoncer. Elles ont, devant le prétoire, expliqué leur mésaventure. Première à être interrogée, Rosalie Mendy a informé avoir connu le prévenu, il y a deux ans, par l’intermédiaire de Marie Madeleine Ndiaye, dit Mado, via Facebook.
Hervé lui a proposé une relation sexuelle, mais elle a refusé. Seulement, explique-t-elle, quelque temps plus tard, Mado l’a appelée pour lui dire de venir prendre des bains mystiques de la part d’un marabout basé à Louga. Pour la ferrer davantage, Mado lui a suggéré d’aller prendre le bain chez Hervé et elle a accepté.
« Ce jour-là, Hervé en a profité pour prendre une photo de moi, toute nue, par surprise. Il a commencé à me menacer. Quelques semaines après cet épisode, Mado m’appelé pour me demander si j’avais pris des photos ou vidéos compromettantes et je lui ai répondu par la négative. Dans la foulée, elle m’a dit que Hervé lui a juré avoir vu des images indécentes de moi à la Brigade de la gendarmerie de Ouakam. Visez la suite…
Récits glaciaux des victimes
Dans son récit surréaliste, Rosalie Mendy explique que Hervé, l’extorqueur de fonds, «a confirmé les dires de Mado et m’a dit que les vidéos se trouvaient entre les mains d’un gendarme nommé Laye. Mais ce dernier réclamait 300 000 F Cfa pour les supprimer», a raconté Rosalie Mendy. Avant de poursuivre : «accablée par ce cercle infernal duquel je voulais sortir, je suis partie chez Hervé pour prendre un autre bain de la part de Mado.
Sur place, Hervé m’a proposé d’écarter les jambes et y mettre deux cornets dans mon vagin. Je me suis exécutée, sans arrière-pensée. Le jour où j’ai voulu prendre mon courage à deux mains pour dire à Hervé que je ne pouvais plus lui remettre de l’argent, il m’a menacé d’aller dire à mes parents que je suis une actrice de porno, si je ne consentais pas à des rapports sexuels ». Qui l’eut crû ?
Interrogée, à son tour, Maty Diagne Guèye avoue son idylle avec Hervé. «Nous sortions ensemble et nous filions le parfait amour. Il me proposait de filmer nos ébats, avec son appareil numérique, et j’ai accepté, car je l’aimais, mais aussi j’avais confiance en lui. Après chaque rapport, il envoyait la vidéo à Mado. Au début, cela ne me plaisait pas, mais il m’avait rassuré, en me montrant une vidéo où Mado se masturbait», a révélé Maty Diagne Guèye.
Mais, informe-t-elle, leurs relations s’effritaient, de jour en jour, et ils ont fini par se séparer. Car, poursuit-elle, « je savais que cette relation n’aboutirait pas à un mariage. En 2016, lorsque j’ai dit à Hervé que je tournais la page, car j’avais un nouveau copain, il m’a fait chanter, avec de l’argent. Pire, il m’obligeait à aller entretenir des ébats sexuels avec lui, deux fois, par semaine, sans consentement».
La sanction du juge
Devant le prétoire, Hervé Malou avoue détenir des photos de ses ébats sexuels avec Maty Diagne Guèye, mais nie l’avoir fait chanter et l’extorquer. Concernant Rosalie Mendy, il révèle avoir couché avec elle, sur proposition de cette dernière. «Elle me devait 50 mille francs Cfa et n’avait pas les moyens de me les payer. Elle m’a proposé une partie de jambes en l’air pour éponger la dette», renseigne-t-il, sans convaincre. Les deux victimes ont réclamé la réparation du préjudice subi. Rosalie Mendy a réclamé 600 mille francs Cfa, tandis que Maty Diagne Guèye demande 700 mille francs.
Au finish, le Parquet a requis 5 ans dont 3 ans ferme contre le prévenu et 3 ans dont 1 an ferme contre Guy Malou, frère du prévenu, qui est poursuivi pour rébellion. Il s’est battu avec les policiers, au moment de l’arrestation de son frère. Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe pour lui. Concernant son frère, Hervé, les robes noires ont sollicité la clémence du juge. Qui, rendant sa sentence, a condamné Hervé à 2 ans ferme et Guy Malou à 2 mois avec sursis. En sus, Hervé doit verser aux victimes les sommes qu’elles ont réclamées, pour toute cause et préjudice confondus.
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