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Victoire de Rohani en Iran: les nombreux défis du président réélu

Hassan Rohani a été réélu au premier tour de l’élection présidentielle. Il l’a emporté avec une large avance, 57%, sur son principal adversaire, le conservateur Ebrahim Raissi. Rohani est un modéré, il a réussi lors de son précédent mandat à signer un accord historique avec les Occidentaux sur le nucléaire, sortant progressivement le pays de l’isolement. Mais il reste encore beaucoup à faire.

Le dossier sur lequel Hassan Rohani est sans doute le plus attendu est celui de l’emploi. Durant son dernier mandat, il s’est surtout attaqué à l’inflation qui a beaucoup diminué. Mais le chômage est resté très élevé, passant même de 10 à 12,5 % en quatre ans.

La question des laissés-pour-compte a été l’un des principaux thèmes de campagne d’Ebrahim Raissi, le grand perdant de l’élection présidentielle, qui a tout de même attiré 15 millions de votes. Rohani devra les prendre en considération, analyse notre envoyée spéciale en Téhéran, Murielle Paradon.

« Il faut absolument trouver un modèle économique qui permette la création d’emplois, insiste Thierry Kellner, enseignant en sciences politiques à l’Université libre de Bruxelles. Mais le problème de monsieur Rohani est qu’une grande partie de l’économie est entre les mains des Gardiens de la révolution ou des grandes fondations religieuses. Donc il n’a pas toutes les cartes en main pour faire ce qu’il veut. »

Conjoncture régionale et internationale

Pour relancer l’économie, le président devrait poursuivre sa politique d’ouverture avec l’Occident et tenter d’obtenir la levée d’autres sanctions contre son pays. Cela dépendra de l’attitude des Etats-Unis, Donald Trump se montrant pour l’instant hostile à l’égard de l’Iran.

Mais cela dépendra aussi de la conjoncture dans la région, souligne Thierry Kellner. « Si on veut réellement concrétiser une ouverture économique de l’Iran, il faudrait que la situation régionale se stabilise. Or, pour l’instant, on voit bien que l’Iran est entouré d’une série de contextes difficiles, que ce soit en Irak, en Afghanistan, dans le Golfe persique avec ses relations avec l’Arabie saoudite, le terrain syrien. »

Ce Moyen-Orient « très déstabilisé » est problématique pour le développement du pays, rappelle le chercheur. « Il faudrait d’abord une sorte de retour à un environnement régional apaisé si l’Iran veut réintégrer la communauté internationale et avoir une ouverture économique dans les meilleures conditions possibles. »

Enfin, sur le plan des libertés, il reste beaucoup faire. Les restrictions, les atteintes aux droits de l’homme restent nombreuses. Rohani a promis de faire évoluer les choses. Mais en Iran, rien ne se fait sans l’aval du Guide suprême, l’ayatollah Khamenei.

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