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Contribution

 Violences basées sur le genre : habitus ou habitude déviante et délinquante ?

Point n’est besoin de rappeler que les violences basées sur le genre sont devenues monnaie courante sans pour autant qu’il s’en suive une sanction sociale courante. Devant cette situation alarmante, inquiétante et galopante marquée par une escalade de violence, il convient de faire un diagnostic en vue de promouvoir une société où le bien-être et la non- violence seront érigés en règle d’or.

De façon générale, les violences basées sur le genre concernent les hommes et les femmes (agressions physiques, sexuelles, phycologiques…) Mais, à l’analyse, le « sexe faible » est touché de façon inégale, inéquitable et disproportionnée. Ceci, aux regards de nombreux paramètres d’ordres sociaux et sociétaux. En effet, force est de relever que nous vivons dans des sociétés paternalistes où l’homme, tel un « paterfamilias » régit, régente, domine, fait et défait la vie de la femme. Ces réalités socioculturelles peuvent favoriser dans une certaine mesure les violences basées sur le genre. Donc, les personnes ne naissent pas violentes, elles le deviennent de par le système social, la famille où la communauté dans laquelle elles ont été façonnées. D’ailleurs, ces pesanteurs socioculturelles expliquent le fait que les personnes victimes surtout les femmes sont étiquetées et stigmatisées à tel enseigne qu’elles se résignent à dénoncer les coupables et à se rendre à des services d’aide d’assistance, de sécurité et de justice. Ces silences et cachoteries expliquent subséquemment la perpétration de ces violences crapuleux, odieux et ignominieux aux conséquences sociales et sanitaires désastreuses. Il en est ainsi notamment des douleurs chroniques, traumatismes, futiles gynécologiques, décès, répudiations, divorces…

Mais, que faut-il faire face à ces cas de violation flagrante des droits humains ? Il va sans dire qu’il sied de mettre l’exergue sur la prévention en utilisant des stratégies d’éducation, de sensibilisation et de persuasion. Pour ce faire, il faut une approche holistique et globale impliquant à la fois les hommes et les femmes. Une telle démarche peut générer un changement de comportement si elle est bien menée. A défaut, la stratégie répressive s’impose. A ce titre, les textes nationaux et internationaux ratifiés par le Sénégal sanctionnent de façon vigoureuse et rigoureuse les cas de violences basées sur le genre. Mais, encore faudrait-il que la victime porte plainte parce qu’en général, il s’agit  d’infractions de pur droit privé.

Emmanuel DIOUF, conseiller juridique et travailleur social

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