Il accuse la justice congolaise de l’avoir empêché de tenir une conférence de presse et s’explique donc dans une longue interview accordé au quotidien La Libre Belgique. Clément Kanku, député, ancien ministre, est sous le coup d’une enquête ouverte par le procureur de la République, après que le New York Times a révélé il y a 15 jours l’existence d’un enregistrement audio sur sa possible responsabilité dans les violences qui agitent le Kasaï. En réponse, l’élu nie toute responsabilité, parle de «manipulation» et pointe en revanche du doigt l’ex-ministre de l’Intérieur Evariste Boshab.
Clément Kanku estime avoir été « livré en pâture » à l’opinion publique. Il conteste l’authenticité de l’enregistrement qui le met en cause, parle d’« élément manipulés » et de « retranscription falsifiée » à des fins « inavouées ».
Cet enregistrement explique encore le député, « les autorités en disposaient » depuis août dernier. L’élu avait même dû s’en expliquer devant le Conseil national de sécurité, raconte-t-il. Et de s’interroger : pourquoi ouvrir une enquête aujourd’hui, sans élément nouveau, alors que l’affaire avait, selon lui, à l’époque été abandonnée.
Clément Kanku juge également « perturbant » le calendrier, avec cet enregistrement qui sort au moment-même où la communauté internationale exige de Kinshasa toute la lumière sur les violences dans le Kasaï et sur la mort des deux experts de l’ONU.
Le député nie donc toute responsabilité mais pointe en revanche du doigt l’ancien ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab dans la mort du Kamuina Nsapu et l’explosion de violence qui s’en est suivi. Il l’accuse d’avoir fait « assassiner » le chef coutumier alors même que ce dernier venait de proposer de se rendre à la Monusco. Je suis persuadé que si le ministre de l’Intérieur avait accédé à la demande du Grand chef, les choses auraient évolué différemment, estime le député.
Clément Kanku plaide pour une enquête internationale indépendante, se dit enfin en insécurité depuis la publication de l’article du New York Times, et dit avoir demandé à son avocat de porter plainte contre le quotidien américain.
Rfi