Des accrochages ont opposé sur le lac Edouard une patrouille ougandaise et la marine de RDC, jeudi matin 5 juiller. Des victimes sont à déplorer. Et les circonstances de cette passe d’armes ne sont pas très claires, les versions divergent entre Kinshasa et Kampala.
Selon l’administrateur du territoire de Beni, Donat Kibwana, cette affaire a débuté mercredi, avec l’arrestation par la marine ougandaise de dix pirogues ainsi que les pêcheurs congolais qui étaient à bord. Jeudi, la marine congolaise décide d’envoyer très tôt une patrouille maritime avec à son bord des soldats et des membres du comité des pêcheurs, pour s’enquérir de la situation.
« Ils sont tombés dans une embuscade tendue par la force ougandaise, qui a commencé à tirer la première » alors qu’ils étaient toujours dans les eaux congolaises, assure l’administrateur du territoire de Beni. Les Congolais ont répliqué faisant sombrer le bateau ougandais avec son équipage. Quatre militaires et trois civils ougandais sont tués dans ces affrontements. Côté congolais, on ne déplore que deux blessés légers, un militaire et un civil, si l’on en croit Donat Kibwana.
Un groupe armé pour les Ougandais
Mais les Ougandais ont une tout autre version des faits. Le porte-parole de l’armée ougandaise, le brigadier général Richard Karemire, dément toute confrontation avec l’armée congolaise sur le lac Edouard jeudi matin et parle plutôt d’un accrochage avec un groupe armé non identifié, qui s’est déroulé dans les eaux territoriales ougandaises et qui a fait un mort et un blessé dans les rangs de l’armée de ce pays. Depuis, la marine ougandaise a intensifié ses patrouilles dans le lac Edouard, toujours selon l’officier ougandais.
Seule source indépendante à s’exprimer sur cet incident : la Monusco. Le représentant local de la Mission de l’ONU en RDC donnait hier un bilan de neuf victimes : quatre militaires et trois civils côté ougandais, un militaire et un civil côté congolais. Enfin, la situation semblait plutôt calme sur le lac Edouard ce vendredi matin, selon l’administrateur du territoire de Beni. Un calme tendu et les centaines de bateaux de pêche qui sillonnent d’habitude les eaux sont tous restés à quai prudence oblige.
Rfi.fr