Monsieur le Ministre Moustapha DIOP a déclaré :
Je voudrais d’abord exprimer mes sentiments de profonde gratitude aule Directeur général de l’APROSI, Monsieur Momath BA, pour l’accueil chaleureux qu’il a bien voulu me réserver avec toute la délégation qui m’accompagne.
Comme vous le savez, aucune nation au monde ne s’est développée sans pour autant passer par l’industrialisation. C’est fort de cette conviction et pour donner beaucoup plus d’élan à notre stratégie industrielle que le Chef de l’Etat, son Excellence Monsieur Macky SALL, a pour la première fois de l’histoire institutionnelle du Sénégal, créé un département spécifique dédié exclusivement à l’industrie et à la petite et moyenne industrie qui constitue plus de 90% de notre tissu industriel.
C’est pourquoi, la transformation structurelle de notre économie dont on parle dans le PSE repose essentiellement sur le succès dans la mise en œuvre de notre stratégie industrielle, à travers notamment les quatre projets phares que sont :les Plateformes industrielles intégrées; les Agropoles intégrés et compétitifs; le Hub minier régional ; et les Paris industriels.
L’industrie est donc au cœur du PSE et en ma qualité de Ministre de l’Industrie j’entends faire jouer pleinement à ce secteur son rôle primordial dans la création de richesses et d’emplois pour les jeunes et les femmes, en particulier.
C’est dans ce cadre que j’ai initié un programme national de tournée de visite d’industries, pour aller à la rencontre des industriels, m’enquérir de leur situation, connaître leurs problèmes et leur apporter tout le soutien nécessaire pour trouver les solutions appropriées.
Etape Parc industriel de Diamniadio
Je voudrais me réjouir de voir se réaliser un des projets phares du Plan Sénégal Emergent, la Plateforme industrielle intégrée de Diamniadio, qui traduit la vision futuriste du Président de la République Son Excellence Monsieur Macky SALL, d’un développement industriel,durable et inclusif du Sénégal.
Il y a de cela exactement trois mois, jour pour jour, avec le Secrétaire général et le Directeur général Momath BA, je suis allé en Chine dans le cadre des négociations pour la réalisation de la deuxième phase du parc industriel de Diamniadio, et l’occasion m’a été donné de visiter les parcs industriels de Deyang et de Luojiang. Ce que j’ai vu là-bas m’a conforté dansla vision pertinente du Président Macky SALL de doter le Sénégal d’un réseau de parcs industriels.
C’est pourquoi, le défi pour nous aujourd’hui, c’est la mise en service et l’exploitation effective du parc, pour permettre à toutes les entreprises installées de démarrer leurs activités ; ce qui permettra de générer des ressources et surtout de créer des milliers d’emplois.
La première phase du Parc industriel de Diamniadioqui couvre une superficie de 13 hectares a été réalisée par l’entreprise chinoise CGCOC GROUP, pour un montant de 25 milliards de francs CFA, entièrement financé par l’Etat du Sénégal.
Cette première phase comprend trois (03) hangars de 7920m² (Type A) ; un (01) hangar de 3600 m² (Type B) ; un (01) bâtiment Administratif de 5 000 m² sur cinq (05) niveaux. A cela s’ajoutent les réseaux d’eau, d’électricité et d’assainissement, les aménagements paysagers ainsi que 3 km de route bitumée.
A la date d’aujourd’hui, la situation d’occupation du parc qui s’établit ainsi qu’il suit :
C&H GARMENTS, spécialisée dans la confection qui compte créer 2 000 emplois directs et 200 emplois indirects, est en train d’installer ses machines ;
SEWA CARD qui fait des cartes électroniques et compte créer 750 emplois directs et 840 emplois indirects, est en train de former le personnel recruté ;
CTIS qui fait de la tuyauterie PVC et qui envisage de créer 40 emplois directs et 200 emplois indirects, est en phase de test.
Egalement, pour DELTACUIR, ADS, SARTORISEN et GALION, l’acheminement du matériel et son installation sont en cours.
De même pour le Bâtiment administratif, les entreprises réservataires à savoir GLOBEX FEDEX, BICIS, ADS, NUMHERIT sont en train d’accomplir les formalités administratives pour s’installer.
Dans ce Bâtiment administratif, il est prévu d’abriter une pharmacie, un service médical et une compagnie d’assurance.
L’autre défi qui se dresse devant nous, c’est la réalisation urgente de la deuxième phase du parc industriel de Diamniadio qui porte sur l’aménagement de 40 hectares, qui comprendra des hangars, une (01) citée d’habitations pouvant accueillir 2500 personnes, un terrain de football, des espaces verts et tous les services que requiert une telle infrastructure.
Cette deuxième phase d’un montant de 710 millions de yuans, soit 60 milliards de francs CFA, sur prêt concessionnel de la République Populaire de Chine, sera réalisée par le Consortium d’entreprises chinoises CGCOC-SRBG, avec qui nous avons signé un Mémorandum d’Entente (MOU), le lundi 02 avril 2018.
La deuxième phase comprendra 15 bâtiments de type A ; 2 bâtiments de type B en option ; une (01) citée d’habitations sur 4 hectares pouvant accueillir 2500 personnes, les VRD ; une sous station électrique HT/MT, 4 km de route, des espaces verts, un entrepôt, des locaux pour la douane, les sapeurs-pompiers, etc.
Si nous parvenons à relever ces deux défis, nous pourrons aisément apporter notre modeste contribution à la politique d’emploi du Président Macky SALL ; car je rappelle qu’à terme il est attendu la création de 25 000 emplois. C’est dire que la Plateforme Industrielle Intégrée de Diamniadio est pourvoyeuse d’emplois pour les jeunes et les femmes.
Etape de la NSTS de Thiès
Si j’ai choisi de venir ici à la NSTS dès l’entame de ma tournée, c’est parce que la situation que traverse votre société et que vous venez de décrire préoccupe à plus d’un titre le Chef de l’Etat qui accorde une importance capitale à la relance de l’industrie textile nationale. C’est pourquoi, il nous a instruit à tout mettre en œuvre pour la reprise des activités au niveau de cette usine qui emploie plus d’une centaine de personnes mais qui en plein régime devait passer à plus de 400 emplois ; ce qui n’est pas du tout négligeable pour le marché de l’emploi local voire national.
Je rappelle justement à ce sujet que c’est lui-même le Président Macky SALL qui a décidé, en 2014, à la suite d’un long arrêt, de relancerles activités de la société, en autorisant la signature d’un Protocole d’accord tripartite, entre la NSTS, l’Etat du Sénégal et la Banque Nationale de Développement Economique (BNDE).
Aujourd’hui, nous sommes devant cette situation inattendue ou en tout pas du tout souhaitable et nous devons agir ensemble pour redémarrer cet outil de production ; c’est tout le sens qu’il convient de donner à ma présence ici parmi vous.
Effectivement, l’usine est à l’arrêt complet depuis le mois de mars 2018, avec quelques 150 employés qui se retrouvent ainsi au chômage.
Les difficultés de la NSTS procèdent essentiellement du non renouvellement, par la BNDE, de la ligne de crédit annuel de 400 millions de francs CFA, pour non-respect des engagements de remboursement des échéances. Cela a occasionné un manque de fonds de roulement et par la suite une rupture des approvisionnements en coton.
A cela s’ajoute la difficulté de trouver le financement du programme d’investissement du Plan de relance, sur la période 2014-2016, dont le montant initial de 2,9 milliards a été revu à la hausse, à 4,1 milliards de francs CFA. Finalement, c’est juste 1,4 milliards de francs CFA qui a été mobilisé pour le financement du programme d’investissement.
Le 9 mai 2018, une réunion du Comité interministériel de Restructuration des Entreprises en difficultés, s’est tenue, au Ministère des Finances, à la Direction du Secteur parapublic, pour examiner l’apurement de la dette de la NSTS avec la BNDE ; trouver une solution de relance des activités de la société et assurer le financement adéquat.
Ainsi, il a été décidé :
1) la BNDE accepte d’acquérir une partie du patrimoine foncier de la NSTS pour couvrir la dette ;
2) la NSTS vend le reste de son patrimoine foncier hors usine ; ce qui lui permettra de satisfaire largement l’essentiel de ses besoins en financement.
Ces deux solutions permettront à la NSTS d’assainir sa situation financière et de pouvoir solliciter un financement bancaire, en cas de besoin.
3) Finaliser l’entrée du FONSIS dans le capital de la NSTS ; ce qui permettra de suivre de près le fonctionnement de la société ; ensuite, d’étudier avec la BNDE la possibilité de continuer à financer le fonds de roulement pour l’activité filature, et enfin, en cas de rentabilité de l’activité filature, relancer progressivement le tissage.
4) Un expert a été commis pour passer en revue les états financiers de la NSTS et faire des propositions pour solder certains comptes notamment avec la SOTEXKA. A ce sujet, je suis heureux de vous annoncer que le bon d’engagement pour le paiement des honoraires du consultant est déjà disponible et qu’il va reprendre du service incessamment.
A l’issue de la visite à la NSTS, j’ai demandé au Directeur général Monsieur Ibrahima Macodou FALL, de passer à mon bureau lundi prochain, le 09 juillet, à 16 heures, pour passer en revue toutes ces mesures préconisées et voir ensemble comment aller vers la mise en œuvre et je suis sûr qu’avec l’appui dèjà acquis de son Excellence Monsieur le Président de la République nous parviendrons à redresser la NSTS.
Daddi Diop