Au Zimbabwe, Robert Mugabe est toujours assigné à résidence. L’armée qui s’est déployée dans Harare, et qui encercle les principaux bâtiments officiels, est aussi toujours positionnée autour de la demeure du président, réuni avec sa famille, dont sa femme, Grace Mugabe, l’une des cibles du coup de force des militaires, qui refusent qu’on parle de coup d’Etat. Mais le chef de l’Etat n’entend pas encore céder.
Robert Mugabe s’opposerait à la médiation d’un prêtre catholique Fidelis Mukonori. Une information recueillie par nos confrères de l’AFP auprès d’une source proche des services de renseignements. Pas plus de précisions sur le contenu de ces discussions. Ce qu’on sait c’est qu’il s’agirait d’organiser une transition politique « en douceur » et sans effusion de sang. Transition qui impliquerait, de fait, la mise à l’écart du chef de l’Etat.
Cet « après-Mugabe » pourrait, en fait, être préparé depuis plus d’un an. Par l’ancien vice-président, Emmerson Mnangagwa limogé le 6 novembre dernier et par l’opposition. C’est ce que suggèrent des documents émanant des services de renseignements. Documents consultés cette fois par l’agence Reuters.
Autre élément : le retour du chef de l’opposition à Harare, Morgan Tsvangirai, qui était jusqu’à présent soigné à l’étranger pour un cancer. Alors, tout cela alimente les spéculations. Un ancien ministre des Finances s’est même dit prêt à intégrer un gouvernement d’union national si l’opposant y participe.
Le bras de fer se joue donc au sommet de l’Etat. En attendant, pas d’agitation particulière du côté de la population. Le calme règne toujours pour l’instant dans la capitale.