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3e mandat de Macky Sall : Mimi Touré clôt le débat 

Le débat sur la limitation des mandats présidentiels au Sénégal est déjà tranché. Selon l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental, le dernier référendum du 20 mars 2016 règlement définitivement la question au Sénégal. Mieux, rappelle Aminata Touré, le président Macky Sall réélu le 24 février 2019 a affirmé à de nombreuses reprises qu’il effectuerait son second et dernier mandat notamment le 31 décembre 2018. «Donc, au Sénégal, la question est derrière nous comme je l’ai déjà dit à diverses occasions», a déclaré l’ancienne alliée du président de la République.

«Cette jeunesse africaine a les mêmes aspirations démocratiques que le reste de la jeunesse du monde.  Il y a de nombreux success-story et il faut les encourager » 

Selon Mimi Touré, sur le continent et partout ailleurs, les citoyens attendent de leurs dirigeants un respect de la Constitution. «C’est le gage de la stabilité des pays, c’est ce qui est attendu par la population africaine dont 70%, faut-il le rappeler, est âgée de moins de 35 ans. Cette jeunesse africaine a les mêmes aspirations démocratiques que le reste de la jeunesse du monde. Il y a de nombreux success-story et il faut les encourager. En Afrique de l’Ouest, les exemples récents du Niger, de la Mauritanie, du Libéria, de la Sierra Leone, du Cap Vert parmi d’autres cas, sont à saluer. Depuis 1990, il faut noter que 21 leaders ont sagement quitté le pouvoir dans 14 pays africains grâce à la disposition de la limitation de mandat. Ce qui prouve qu’il peut y avoir une vie paisible après la Présidence. La limitation des mandats est un moyen important de faciliter l’alternance au pouvoir sur le continent. Son respect est aussi, de nos jours, un moyen de quitter le pouvoir avec les honneurs», a-t-elle fait savoir comme pour rassurer Macky Sall.

«Ce qui fait que les partis et les candidats rivaux n’ont pas vraiment de raison de recourir à des moyens détournés pour renverser le système à travers des manifestations violentes»

Revenant sur les avantages du respect de la limitation des mandats, l’ancienne Première ministre soutient qu’il permet des transitions politiques à des intervalles réguliers et prévisibles. Ce qui, de son avis fait que les partis et les candidats rivaux n’ont pas vraiment de raison de recourir à des moyens détournés pour renverser le système à travers des manifestations violentes, la désobéissance civile et autres formes de manifestation de mécontentement public.

«Les dirigeants se sentent davantage motivés à produire des résultats pour laisser un héritage positif à leur successeur ou/et pour entrer dans l’Histoire avec grand H de leur pays. La limitation des mandats permet aussi de renouveler le leadership et encourage la montée d’une autre génération de dirigeants politiques, elle permet aussi l’apport de sang neuf et la possibilité de changements de politiques», ajoute-t-elle.

«Le non-respect de la limitation des mandats produit de fortes tensions sociales avec des répercutions économiques et sociales graves»

Mimi Touré prévient, par contre, que le non-respect de la limitation des mandats comporte des risques énormes. Parmi lesquels, liste-t-elle, la tentation de la manipulation des élections, l’affaiblissement de l’autorité des autres pouvoirs de l’Etat et la marginalisation d’adversaires politiques, qui en cas de limitation de mandat seraient plus enclin à honorer leurs prédécesseurs. «Le non-respect de la limitation des mandats produit de fortes tensions sociales avec des répercutions économiques et sociales graves, alors que pour consolider les progrès du développement, l’Afrique a grandement besoin de paix et de stabilité sociale pérennes. Il s’y ajoute le risque de voir les forces de sécurité intervenir dans le jeu politique en cas de forte tension qui paralyserait le pays alors que l’Afrique doit définitivement en finir avec les coups d’Etat», dira l’ancienne patronne du Cese.

En résumé, conclut-elle, la limitation des mandats s’inscrit dans le renforcement des institutions et des processus démocratiques. Elle assure la stabilité sociale dont le continent a besoin pour consolider son développement.

Saly Sagne (Actusen.sn)

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