Le thème retenu cette année pour le 65ème anniversaire de notre accession à la souveraineté internationale en dit long sur la vision des nouvelles autorités. « Vers la souveraineté technologique et industrielle des Forces armées » traduit ainsi la vision souverainiste du tandem présidentiel, très conscient des défis sécuritaires auxquels notre pays fait face. Ainsi, l’ambition de SEM Bassirou Diomaye Faye est de doter nos Forces de défense et de sécurité d’un arsenal sécuritaire extrêmement puissant, répondant aux aspirations de notre pays.
Les premiers coups de canon annonçant le départ du Président du Palais de la République
Cette ambition a notamment été renouvelée lors du défilé civil et militaire à la place de la nation et tout le long du boulevard du Président Mamadou Dia. Dès les premières heures de la matinée, les citoyens ont investi la place pour ne pas manquer la traditionnelle parade civile et militaire. Après l’arrivée peu avant 09 H du Premier ministre Ousmane Sonko, avant de gagner la tribune officielle, l’épisode a été suivi par celle du Président de l’Assemblée nationale, Malick Ndiaye, accompagné par le ministre des Forces armées, le chef d’Etat-major des armées et le Haut commandant général de la Gendarmerie nationale. Il s’en est suivi l’arrivée des premières dames, Marie Khone et Absa Faye, également installées dans la tribune officielle. Le coup de canon a annoncé dans la foulée l’arrivée imminente du chef suprême des armées, qui quittera à cet instant le palais de la République. Le chef de l’Etat sera à la place de la nation à 9 H passées de 33 mn, sous l’escorte présidentielle. Bassirou Diomaye Faye a été salué par ses invités de marque, les chefs de l’Etat gambien, mauritanien, bissau-guinéen, et le vice-président du Nigéria, Kashim Shettima.
Quand SEM Bassirou Diomaye Faye porte véritablement sa casquette de chef suprême des armées
La fameuse revue des troupes. Le chef de l’Etat a ainsi vécu sa première expérience de passer en revue les troupes militaires, paramilitaires et civiles. Un fort moment de communion avec les Forces de défense et de sécurité et le public. A bord du command car, le chef suprême des armées est accompagné par son aide de camp, le Colonel Pape Birane Dièye, ainsi que le chef d’Etat-major des armées, le Général Mbaye Cissé. La revue des troupes a traduit un véritable commandement, étant effectuée en présence des troupes militaires. Durant ce moment solennel, le Président de la République a porté véritablement sa casquette de chef suprême des armées. Car il passe en revue les symboles de la République, passe devant les étendards, les drapeaux, baissés, les unités des Forces armées, mais également les structures paramilitaires. Il a reçu également les salutations des anciens combattants et autres victimes de guerre, de la jeunesse, représentée par les élèves issus des différentes écoles ayant pris part à ce défilé.
1499 civils, 4597 militaires et paramilitaires, 397 véhicules, 141 motos, 14 aéronefs et 66 chevaux qui ont pris part au défilé d’hier
Il sera ensuite procédé devant le front des troupes une cérémonie de remise des insignes de décoration à des militaires qui se sont particulièrement distingués dans l’accomplissement de leurs missions. Pour ne citer que ceux-là, sont décorés au grade de commandeur dans l’Ordre national du Lion, le Lieutenant-Colonel Omar Sarr, le Colonel Babacar Diagne, l’Adjudant-chef Boubacar Fall et l’Adjudant-chef Didier Sami Nzalé. La projection d’un film de 04 minutes a illustré la pertinence du thème retenu cette année et est revenue sur la revue navale, marquant l’impressionnant arsenal de mer dont disposent nos forces de défense et de sécurité. Il sera dans la foulée annoncé le défilé motorisé, le quadrille des baïonnettes et enfin le défilé à pied des détachements militaires et paramilitaires qui sera clôturé par le passage du groupement de Cavalerie montée de la gendarmerie nationale. Au total ce sont 1499 civils, 4597 militaires et paramilitaires, 397 véhicules, 141 motos, 14 aéronefs et 66 chevaux qui ont pris part au défilé. Selon la Dirpa, la particularité de cette année réside dans la participation des éléments du GIGN (Groupement d’intervention de la Gendarmerie nationale) et des Forces spéciales.
Selon la Dirpa, la particularité de cette année réside dans la participation des éléments du GIGN (Groupement d’intervention de la Gendarmerie nationale) et des Forces spéciales, lourdement armés
Disons que la première étape du défilé a été assurée par les par les majorettes de de l’Institution Notre Dame. Sélectionnées parmi les meilleures élèves de la 3ème à la Terminale, les majorettes de Notre Dame suivent le pas de leur entreteneur, le chorégraphe et tambour major Mbaye Faye et son groupe le Super Ngueweul, après avoir été encadrées par Mme Martine Sagna, Professeur d’Anglais et Mme Brigitte Dimé, Professeur de philosophie. Devant SEM Bassirou Diomaye Faye et ses invités, les majorettes ont fait une chorégraphie sur le thème de cette année. Elles seront suivies par les anciens combattants et victimes de guerre qui, malgré leur âge, ont tenu à marquer le pas, épaule contre épaule. Habillés en blancs, ils bénéficieront d’une haie d’honneur, une manière de leur renouveler les respects de la nation. Les communes de Dakar se sont dans la foulée fait représenter par les élèves inscrits dans leurs différentes écoles, telle que celles de Biscuiterie, de Dieuppeul, de Grand Yoff, Ngor, des HLM, de la ville de Pikine, de Guédiawaye, Fann Point E Amitié… Les potaches, formés à temps, ont offert une belle parade, n’ayant rien, ou quelque peu, à envier aux FDS. Il s’en suivra le défilé des ASP ; puis les acteurs culturels. C’est une innovation pour cette année, dira le maître de cérémonie, annonçant ainsi la couleur.
Le passage des acteurs culturels, l’autre parade jamais notée auparavant
Le passage des acteurs culturels a été marquée par toute la diversité culturelle du Sénégal, allant de l’incarnation des rois Mankagne, et autres reines du Cabrousse, d’Oussouye, des femmes de Nder, jusqu’aux résistants, à l’image de Alpha Molo Baldé, Lat Dior, Alboury Ndiaye, Maba Diakhou Ba, et même Ceerno Souleymane Baal, chef de file de la révolution Torodo. Le passage de la Beuleupe Ndoucoumane, du Guelwaar, du Jaraaf de Dakar et des Ndeye Dji Rew, ont tout aussi manifesté les diversités ethniques et culturelles.
La vision panafricaniste n’a pas été en reste durant ce défilé du 04 avril. Elle sera aussi manifestée par la démonstration des jeunes habillés aux couleurs de tous pays africains, symbolisant notre idéal autour de l’unité africaine. Les majorettes de Kennedy ont clôturé le défilé civil, sous le rythme des coups de Birame Ndiaye Rose et de Tapha Ndiaye Rose, héritiers de Doudou Ndiaye Coumba Rose qui était le tambour major de ces filles dont la chorégraphie a marqué les invités.
Véhicules de type Iveco, capables de transporter un groupe de 12 gendarmes, avec équipement au complet, ces engins blindés équipés de lanceurs de grenades, conçus notamment pour les assauts et protection efficace en terrain hostile
Le défilé aérien marque ensuite le professionnalisme, la rigueur qui caractérise l’aviation militaire sénégalaise. 14 aéronefs ont été aperçus, offrant une belle vue, et une véritable parade digne des pilotes de l’air. Pour sa part, la revue navale sera effectuée par les unités de la marine nationale. Trois catégories de navires de guerre ont défilé sous les images présentées au public. Il s’agit des patrouilleurs de haute mer, des vedettes côtières et autres navires amphibies, ainsi que les navires de l’administration douanières. Ces bâtiments assurent une surveillance permanente en mer, ainsi que des missions de défense et d’actions de l’Etat en mer. Ces unités navales embarquent les forces spéciales chargées d’assurer les interventions complexes et à haut risque en mer, comme la libération d’otages, la reconnaissance de plages, les luttes contre le terrorisme, de trafic de drogues, sans oublier la lutte contre la pêche illicite. Ce sont des outils dissuasifs qui assurent également la surveillance des camps pétroliers et gaziers.
Le défilé motorisé. A l’honneur du groupement motocycliste, puis des légions de la Gendarmerie d’intervention (LGI), spécialement chargée du maintien et du rétablissement de l’ordre sur l’ensemble du territoire national. Devant le public, la LGI compte 18 escadrons, articulés en trois groupes. Elles ont défilé à bord des véhicules de type Iveco, capables de transporter un groupe de 12 gendarmes, avec équipement au complet. L’unité est équipée de lanceurs de grenades. Ces engins blindés peuvent à la fois participer aux actions militaires et policières ; ils sont équipés de canons, de frappes précises en ce sens qu’ils disposent d’un système de stabilisation de tirs. Le GIGN a défilé ainsi avec 9 véhicules blindés, conçus notamment pour les assauts et protection efficace en terrain hostile.
Après la gendarmerie nationale, nous avons vu venir le détachement des transmissions, avec à sa tête le lieutenant-colonel Abdoul Aziz Fall, le commandant du bataillon. Pour ceux qui ne le savent pas, ce détachement assure le rôle de coordination des actions militaires. C’est pourquoi, elles sont ainsi appelées l’arme du commandement.
Le détachement du bataillon des blindés, à son tour, est constitué de trois escadrons de combat avec leurs détachements logistiques. Des engins modernes ont ainsi été présentés au public, assurant la protection des équipages et la grande mobilité des FDS. Le bataillon d’artillerie blindé dont les engins sont équipés de lance-missiles, capables de descendre un avion ou un hélicoptère ennemi, dévoilent ses canons multiples et extrêmement puissants, capables de détruire toute cible. Ses lance-roquettes multiples (LRM) sont au nombre de 6 canons.
Ces motos Yamaha qui ont une capacité de 1250 cm3, une autonomie de 300 Km et puissance de 140 CV, équipées de caméra permettant de lutter contre la délinquance routière
A côté, la brigade nationale des sapeurs-pompiers a affiché également le résultat issu du renforcement de ses équipements. Quant à lui, le détachement motorisé de la Direction nationale de la Police nationale. Un dispositif articulé en deux rames. Il s’agit de 35 motos de la compagnie de la circulation. Les policiers étaient à bord de motos Yamaha qui ont une capacité de 1250 cm3, une autonomie de 300 Km et une puissance de 140 CV. Les motos sont également équipées de caméras qui permettent de lutter contre la délinquance routière. Dans le cadre de leurs missions, ces motards assurent les escortes de personnalités officielles et étrangères, les escortes de transports de biens et d’œuvres d’art, les escortes funèbres et les escortes de transport hors gabarit et d’évacuation sanitaire.
Ils sont suivis par les fourgonnettes de police à usage de rapport, équipés de toilettes mobiles, suivis de camions de 20 places à usage de transport de troupes et d’intervention ainsi que des camions citernes et les véhicules de la BIP, utilisés qu’en cas de crise. Les chars de combat de marque Ford sont équipés d’une lame de dégagement de barricades, d’un système d’éclairage nocturne avec quatre caméras à gauche et à droite et sur les côtés, munis d’une manette de tirs en système de rotation, capable de lancer d’un et à 12 grenades en fonction de la situation. A plein, ces engins sont capables de rouler une distance de 2000 km, équipés de deux réservoirs de carburant.
78 chevaux d’origine belge, espagnole, française, hollandaise et marocaine, avec leur arsenal complet, ont offert une excellente parade militaire
Les quadrilles des baïonnettes ont, dans la foulée, offert une chorégraphie spéciale, assurée par un détachement de l’escadron spéciale de la garde présidentielle. 36 gendarmes ont dansé, maniant leurs armes, sous des sonorités bien sénégalaises. Ils ont pour mission d’assurer les services d’honneur et de parade à l’occasion des événements de cette envergure, en présentant un cachet solennel à la cérémonie.
Les Forces spéciales ont ensuite aussi marqué le pas. On ne voit que des tenues militaires de combat, mais ces hommes sont lourdement armés. Leurs missions, notamment de lutte contre le terrorisme, en disent long sur leur port vestimentaire qui a tout pour faire peur. Le groupement de cavalerie montée, qui assure les escortes du Président et les autorités officielles en visite au Sénégal, ont clôturé le défilé. En tout, 78 chevaux d’origine belge, espagnole, française, hollandaise et marocaine, avec leur arsenal complet, ont offert une excellente parade militaire.
Amadou DIA (Actusen.sn)