C’est un secret de polichinelle de dire que les internautes sénégalais sont exposés à des menaces au regard de la multiplicité des objets connectés. C’est, en tout cas, la conviction de Ndèye Maimouna Diop, présidente de la plateforme internationale d’internet société section Sénégal. D’après elle, le seul fait qu’internet soit un réseau ouvert explique pourquoi les utilisateurs sénégalais sont exposés aux risques qui les guettent tous les jours. Mais, fort heureusement, dit-elle, « notre pays a mis en place un dispositif règlementaire efficace permettant de protéger les habitués de la toile ».
Mais, explique Mme Diop, cela n’est pas suffisant du moment que, selon elle, les législations aussi bien sénégalaises qu’étrangères n’ont pas été conçues pour anticiper sur les risques. En effet, a-t-elle annoncé, ce matin lors d’une conférence de presse, en prélude de la session de formation sur la sécurité de l’internet des objets, «la règlementation sénégalaise, n’a pas inclus l’aspect préventif lorsque sans cette touche».
Si l’on se fie à ses idées, il est impératif que ce volet préventif soit intégré dans les textes qui régissent l’utilisation d’internet dans notre pays. Sans quoi, elle se dit convaincue que les Autorités sénégalaises auront du mal à faire face aux menaces sécuritaires liées à l’expansion de l’internet. Au regard de l’importance de la prévention, Mme Diop indique que Internet Society a, dès sa création en 1996, accordé une place de choix à la sensibilisation des internautes.
Dans le même registre, Ndèye Maimouna Diop d’expliquer par ailleurs que « les solutions générale à ce phénomène doivent être trouvées ensemble, en impliquant tous les segments de la société sénégalaise ». Poursuivant, elle glisse sur la gestion d’internet en Afrique. Là aussi, elle estime que les pays africains ne sont que des exécutants des normes créées pour l’utilisation d’internet car, affirme-t-elle, «toutes les normes sont importées d’ailleurs». Ce qui lui fait dire qu’il est temps d’impliquer les africains dans la conception de normes.
Le cadre de ce matin a été saisi par Ndèye Maimouna Diop pour rappeler qu’après une première réunion de concertation organisée en Mai 2018 à Dakar, lors du Sommet africain de l’Internet, sur le thème «Sécurité de l’Internet des Objets (IdO)», le nouveau président directeur général de l’Internet Society consacre sa première visite sur le continent à notre pays. Ce sera l’occasion de signer le Protocole d’accord et de participer à l’atelier de lancement de l’initiative sur le modèle multi-parties prenantes au Sénégal, les 28 et 29 Novembre 2018, à Dakar.
Cette initiative, précise-t-elle, est un partenariat entre le Bureau Afrique de l’Internet Society, le chapitre sénégalais de l’Internet Society, le Ministère de la Communication, des Télécommunications, des Postes et de l’Économie Numérique (Mctpen) et l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (Artp).
Elle a pour objectif de mettre en place, sur 18 mois, une approche collaborative visant à identifier les défis et les solutions actuels et potentiels, pour une politique de grande envergure régissant la sécurité de l’Internet des objets au Sénégal.
Aliou KANE (Actusen.sn)