Au bord de la faillite, les boulangers de Touba, affiliés à leur structure nationale, la Fédération nationale des Boulangers du Sénégal, ont manifesté leur colère, hier, lors d’un point de presse, pour dénoncer le manque de considérations dont ils sont l’objet de la part du Gouvernement et des meuniers. Ainsi, le Regroupement des boulangers de Touba craint une crise dans le secteur qui peut provoquer la fermeture de leurs portes. Selon ces fabricants de pain, la complicité de l’Etat et des vendeurs de la farine (meuniers) est à l’origine de tous leurs maux.
«Nous risquons tous d’aller en faillite, à cause de la mauvaise qualité de la farine et de la cherté de son prix. C’est pourquoi, on invite l’Etat à mener des négociations immédiates, avec toutes les parties concernées, en vue revoir le prix de la farine. A cet effet, nous pourrons vendre la baguette à 200 F Cfa, au lieu de 150 francs.
En plus, nous réclamons plus de considération de la part du Gouvernement et des meuniers parce qu’on est leur ‘’agneau du sacrifice’’. Car ils ne nous associent jamais à aucune séance de négociation ou de prise de décision. Et, nous voulons mettre en terme à cette politique de marginalisation. Nous devons faire partie des instances de décision, où on fixe les prix. Malheureusement, nous constatons que les autorités étatiques protègent les meuniers, au détriment des boulangers», a condamné, vigoureusement, Amdy Lo, Président dudit Regroupement, sous l’approbation de ses camarades, qui y étaient très nombreux.
Embouchant la même trompette, Moustapha Kane, Secrétaire général du Regroupement des boulangers, a accablé les tenants du régime, à cause de leur sort précaire.
«Notre Secteur compte 3000 emplois directs, 40000 indirects et produit plus de 8 millions de baguettes de pain, par jour, sur toute l’étendue du territoire national. Et il représente 3% du PIB avec un chiffre d’affaires annuel de 600 milliards. Vu notre participation très importante, en termes de création d’emplois, l’Etat devrait privilégier le dialogue, parce que s’il n’y a pas une issue heureuse, toutes les boulangeries du pays risqueront de fermer. Ainsi, les employés se retrouveront dans la rue. Mais une telle situation n’honore pas un pays qui se dit émergent», a regretté Moustapha Kane, Secrétaire général du RBT.
Toutefois, pour durcir le ton, la Section répondra à l’appel de la Fédération nationale des Boulangers du Sénégal, qui tiendra une rencontre à Dakar, le 17 janvier prochain, en vue de synchroniser leurs actions.
Mor Mbaye Cissé, Correspondant à Mbacké (Actusen.sn)