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Trois questions à Moussa Diallo, responsable Apr à Dahra : « si les responsables départementaux ferment les portes du Parti, nous passons par les fenêtres ; et au besoin, escalader les murs.

Dans cet entretien qu’il a accordé à Actusen, Moussa Diallo, responsable Apr à Dahra, est revenu sur les raisons de sa disparition de l’arène politique. De plain-pied, dit-il, dans la perspectives des prochaines élections législatives, ce Docteur en Lettres modernes a aussi promis de passer par les fenêtres si ses camarades du Parti présidentiel lui ferment la porte.
Actusen.com : Qui est Moussa Diallo?

M.D : Je vous remercie tout d’abord de m’avoir offert cette opportunité de m’adresser aux sénégalais et aux Djoloff-Djoloff en particulier. Je suis né dans ce département depuis plus de quarante ans et j’ai grandi dans la ville de Dahra où je vis depuis. A ce titre, je me suis impliqué aussi bien dans la politique que dans le développement communautaire, notamment dans le militantisme en langues nationales.

C’est pour cela d’ailleurs que je me définis plus comme un leader communautaire que comme un acteur politique au vrai sens du terme. Car, si je m’implique, et cette implication est jusqu’alors timide, c’est parce que je veux donner de l’allant à ma démarche communautaire qui, souvent nécessite une visibilité, des soutiens et des moyens pour être efficace et efficient.

En plus du fait d’avoir été un Professeur de Lettres modernes au Lycée de Dahra, c’est dans ce contexte que l’on me connaît ici, et malheureusement ceux qui n’ont pas compris et ne prennent pas le temps de se renseigner, confondent ce militantisme des réflexions stratégiques avec de l’enfermement. Ceux qui me connaissent, en particulier mes amis d’enfance, savent que je suis ouvert et facile de commerce.

Actusen.com : Vous semblez disparaitre de la scène politique pourquoi vous êtes restés aphone sans organiser la moindre activité?

M.D : Je crois que je viens d’évoquer la raison : j’aime mieux être compris comme un leader communautaire qui milite en politique pour obtenir une remorque objective à mes activités communautaires ; ce que je souhaite c’est de porter notre ville, Dahra à un niveau d’ouverture tel que le monde entier saura que cette ville existe et qu’elle mérite qu’on lui prête attention.

Car, à travers ma personne, il faut voir l’implication de tous les jeunes cadres de cette commune, où qu’ils se trouvent, dans toute activité d’envergure faisant savoir au monde l’existence de cette ville, le fait qu’elle regorge de potentialités humaines et économiques et que celles-ci bougent dans tous les secteurs.

C’est pourquoi, je n’ai eu de cesse d’entreprendre des activités de haute facture comme ouvrir la commune au monde médiatique, la faire visiter par d’éminentes personnalités, faciliter l’ancrage d’étrangers venus pour diverses raisons s’installer chez nous etc.

Ceci dit, c’est dans les activités que l’on mène que l’on s’épanouit, c’est dans celles-ci également que l’on rencontre des pires soucis qui lui font prendre du recul. C’est vrai, après mon épisode de Ferlo FM à partir duquel je me suis effacé de l’environnement de Dahra pendant prés de dix ans, vous n’avez plus entendu parler de moi : je me suis tout bonnement consacré à mes activités professionnelles et au parachèvement de mes études par un Doctorat de l’Université Cheikh Anta Diop.  Je suis  de retour et suis heureux de constater que tout ce qui a été amorcé reste prometteur. Dahra, vu

sa taille actuelle,  donne envie de s’investir et d’aller plus loin dans nos ambitions.
Actusen.com : En tant que aperiste comment comptez-vous préparer les élections législatives de 2017?

M.D : Laissez-moi vous rappeler que j’ai, d’abord, milité dans l’Union pour le Renouveau Démocratique de Djibo Leyti où avec les Malick Sakho, les Samba Ka, nous avons mis sur pied le premier Mouvement des élèves et étudiants ayant soutenu le Renouveau. Ainsi, nous avons cheminé avec Djibo Ka avec qui d’ailleurs nous avons beaucoup appris.

Par la suite, le candidat Macky SALL est arrivé. Moi, personnellement, j’ai voté et fait voter pour lui sans avoir véritablement été un militant de l’Alliance pour la République. Par le suite, avec d’autres gens comme moi, nous avons formalisé notre militantisme en achetant la carte du Parti. Mais le vrai problème aujourd’hui, est que des militants et responsables politiques, qui se prévalent d’une légitimité historique et que même nous avons été voir, ne veulent pas de nous. Ils nous ferment toutes les portes.

C’est dans ce cadre que, depuis un certain temps, et en perspectives des Législatives dont vous parlez, nous sommes en train de nous concerter pour créer un grand Mouvement sous la bannière de laquelle nous comptons conquérir les voix des Djoloff-Djoloff en nous appuyant sur nos Communes d’origine.

Nous ne défions personne, ni ne contestons la légitimité de personne, mais nous pensons que nous avons le devoir d’apporter notre pierre à l’édification d’une Djoloff émergent. Si bien que, si on essaie de nous fermer les portes, on va passer par les fenêtres et, au besoin escalader les murs, sachant que notre objectif final est juste et légal : sauver notre terroir.

Propos recueillis par Moustapha Ndiaye (correspondant à Linguere)

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