ACTUSEN
Contribution

Coup de gueule d’un citoyen dépité

Le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Abdoulaye Daouda Diallo doit être plus regardant vis-à-vis des commissariats du Sénégal, surtout au niveau de Grand Yoff. Car, il s’y passe des choses qui n’honorent pas notre administration. Figurez vous que le nouveau commissariat de Police de Grand Yoff ne dispose même pas d’imprimé pour établir un certificat de résidence. Pour en obtenir, les citoyens sont obligés d’apporter, avec eux, des imprimés en plus d’un certificat de domicile.

En me rendant au commissariat de Grand Yoff, la semaine dernière, à la recherche d’un certificat de résidence, un agent de police trouvé à l’accueil m’a demandé, tout bonnement, d’aller acheter un imprimé à la boutique d’à côté au motif que le document est en rupture. N’ayant pas le choix, je me suis exécuté. Il en est ainsi depuis quelques temps. Je trouve cette situation inadmissible. Je considère qu’une administration qui se respecte ne peut pas ne pas manquer d’imprimé pour établir des documents administratif. A fortiori un commissariat de police où la demande pour ce document est, toujours, forte.

Après analyse, j’en ai tiré la conclusion suivante : soit le commissariat ne dispose pas de dotation suffisante en matériel bureautique de la part du ministère de tutelle. Dans ce cas, c’est impardonnable. Soit, cette rupture est organisée par des agents du commissariat de Grand Yoff, eux-mêmes, pour des raisons que seuls eux savent. Dans ce cas, c’est scandaleux.

Chaque année, l’Assemblée nationale vote le budget de chaque Ministères. Et ce budget est la somme des taxes et des impôts prélevés chez les citoyens sénégalais. Pour l’année 2016, le budget du ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique, s’élève à 76 milliards 375 millions 396 mille 360 F Cfa. Comment avec un tel montant, nos commissariats peuvent-ils connaitre une rupture en papiers ou en encre pour imprimer des documents administratifs ? A l’heure où l’on parle d’émergence, il est inconcevable que la police demande à un citoyen d’aller acheter un imprimé de certificat de résidence. Et il n’y a pas que cela. Même pour les enveloppes A4 utilisées pour les dossiers d’enquête sont inexistantes. Là aussi, vous êtes obligés d’en acheter une pour que votre dossier puisse être pris en charge.

Loin, pour moi, l’idée de discréditer nos vaillants forces de police qui veillent quotidiennement sur nous et nos biens du mieux qu’ils peuvent, je ne me peux pas m’empêcher d’exprimer mon indignation face à cette situation misérabiliste que vit le commissariat de Grand Yoff.

Si l’on  veut que nos forces de sécurité soient respectées, il faut que les autorités les mettent dans de bonnes conditions en leur dotant de moyens matériels suffisants. Il nous faut repenser à un autre type de commissariat. A l’instar de la gendarmerie, il faut reconstruire nos commissariats afin qu’ils soient conformes aux standards internationaux avec toutes commodités. Faire en sorte que nos commissariats ne soient plus des lieux qui suscitent la crainte (pour les honnêtes citoyens biensur), mais qui inspire la confiance lorsqu’on est en détresse. Une fois sur les lieux, qu’on n’ait pas peur d’avoir affaire à des agents de police arrogants alors qu’on demande des informations. La formation des forces de l’ordre, au-delà de l’exercice physique, doit, a mon avis, intégrer l’aspect pédagogique et psychologique. Je propose qu’il y’ ait avoir dans les commissariats un service d’accueil charger d’orienter et aider les citoyens en difficulté. Il est temps que la police rompt avec cette image qui la présente comme un oppresseur. ‘’Al kati dou bayi dooré’’(le policier ne cessera jamais de tabasser), dit l’adage.

Même si l’Etat, à travers ses forces de sécurité, détient le monopole de la violence, ce pouvoir doit être utilisé avec raison.

Ablaye Ndiaye

 

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