Attendu de pieds fermes par les défenseurs de valeurs morales sur la question de l’homosexualité, le Premier ministre canadien n’a pas dérogé à la règle. En conférence de presse ce mercredi au Palais de République, Justin Trudeau, fervent avocat de la cause Lgbt a ouvertement évoqué la question de l’homosexualité. Voulant sa légalisation, il a affirmé qu’il en a parlé avec le président Sall. «Comme vous le savez bien, je suis un grand défenseur des droits de l’Homme et je parle de ces enjeux partout où je vais. Macky Sall connait mes perspectives la-dessus. Nous en avons parlé», a déclaré le Premier ministre canadien.
Mais la réponse de Macky Sall ne s’est fait pas attendre. Dans la foulée de la déclaration de Trudeau, le chef de l’Etat sénégalais affirme que les lois et les valeurs sénégalaises ne permettent pas de légaliser l’homosexualité. «En effet, nous en avons parlé. Je respecte son choix d’être défenseur des droits de l’Homme. Je n’en suis pas moins un, seulement notre pays obéit à des normes qui sont le condensé de nos valeurs de culture et de civilisations. C’est notre manière de vivre et d’être. Cela n’a rien à voir avec l’homophobie. Le Sénégal est un pays de droit, qui respecte les droits de l’Homme. Mais ces droits au Sénégal interdisent l’homosexualité, les relations contre-nature, l’exhibition. Cependant, ceux qui ont des orientations sexuelles de leur choix ne font pas l’objet d’une exclusion. Mais on ne peut pas demander au Sénégal de légaliser l’homosexualité et d’organiser demain la Gay Pride. Ce n’est pas possible. Notre société ne l’accepte pas», a clairement déclaré le président sénégalais devant son homologue canadien.
Pour Macky Sall, même si une idée de mondialisation naît, il est impossible que tous les peuples du monde aient la même vision. «La société évoluera et cela prendra le temps qu’il faudra. Et même dans les pays du nord, ce débat n’est pas épuisé. Mais on ne peut pas avoir une vision globale où tout le monde pense et fait la même chose. Ça, ce n’est pas possible. Au Sénégal, nous sommes à l’aise avec nos lois. Pour l’instant, en tout cas, nous n’autorisons pas l’homosexualité», ajoute le Président Sall, moins tranchant sur sa deuxième déclaration que sur la première.
Saly Sagne (Stagiaire-Actusen.sn)