L’Observatoire du football CIES est une source intarissable de données diverses pour les amateurs de ballon rond et de statistiques. La trêve actuelle est l’occasion d’extraire quelques chiffres de dessiner les contours de la Ligue 1.
Formation : Les crocos adeptes du cru
Depuis le début de la saison, les joueurs formés au club trustent en moyenne 14,1 % du temps de jeu de leur équipe. Un chiffre dans la norme des championnats européens, et supérieur à la plupart des grandes ligues (11,8 % en Angleterre, 10 % en Allemagne, 6,2 % au Portugal et 5,5 % en Italie), excepté l’Espagne, qui continue de faire confiance à ses jeunes (17,6 %). Les extrémités sont occupées par la Suisse (25 %) et la Turquie (3,9 %). Et pour cause, depuis la saison 2015-2016, plus rien n’interdit aux clubs de la Süper Lig d’aligner une composition sans joueur Turque.
Et si l’on s’intéresse à la Ligue 1 plus particulièrement, c’est le Nîmes Olympique qui s’appuie le plus sur la formation, avec un temps de jeu de 34,9 % (notamment occupé par Anthony Briançon et Sofiane Alakouch), loin devant le TFC (29,2 %) ou le Stade Rennais (25,9 %). Et alors qu’on pourrait penser que ce sont les plus gros budgets du championnat qui favorisent les joueurs venus d’ailleurs, le tiercé opposé est occupé par Strasbourg (2,6 %), Lille (1,6 %) et surtout Dijon (1,5 %).
Age : Hilton fait monter la moyenne de Montpellier
Du haut de ses 42 ans, l’exemplaire capitaine et défenseur central Montpelliérain, Vitorino Hilton, n’est pas étranger au fait que c’est bien le MHSC qui présente l’effectif le plus âgé de Ligue 1 : 28,8 ans. Une statistique uniquement basée sur les joueurs ayant pris part aux matchs de la Paillade depuis le début de la saison. Le “podium” est complété par Angers (28,4 ans) et Amiens (27,7 ans). A l’inverse, l’OL (25,1 ans), le LOSC (24,6 ans) et Nice (24,2 ans) s’appuient sur une ossature relativement peu expérimentée. Le seul et unique trentenaire de l’OGC Nice n’est autre que Dante (36 ans). Derrière lui, les papys s’appellent Christophe Hérelle (27 ans) et Walter Benítez (27 ans).
La France, parce qu’elle forme de nombreux jeunes, est plutôt dans la moyenne basse en Europe (26,4 ans), au même niveau que l’Allemagne, mais encore loin de la Slovaquie et de ses minots (24,8 ans). Conséquence directe de la nouvelle politique de recrutement autorisée en Turquie, la Süper Lig n’hésite pas à faire confiance à des joueurs expérimentés, en échec dans d’autres championnats plus huppés ou qui souhaitent terminer leur carrière dans une ligue compétitive (29,8 ans). À eux seuls, Galatasaray, Fenerbahce et Besiktas cumulent 28 joueurs de plus de 30 ans, dont la plupart sont des cadres.
Joueurs étrangers : Paris cosmopolite
Avec des moyens quasi illimités et uniquement bridés par le fair-play financier, le Paris Saint-Germain n’hésite pas à se tourner vers l’étranger, et à favoriser des joueurs de tout horizon, et principalement sud-américains. L’effectif du PSG est en effet occupé par 76,3 % de joueurs étrangers, beaucoup plus que l’AS Monaco (58 %) ou Lille (57,8 %). Angers et Brest, eux, continuent de faire confiance aux nationaux, avec un taux de joueurs étrangers particulièrement bas (respectivement 9,1 % et 5 %). Riche de nombreux binationaux, le Stade Bestois ne compte qu’un joueur sans la nationalité française, Cristian Battocchio.
Avec 36,4 % d’expatriés, la Ligue 1 est l’un des championnats qui comptent le plus de joueurs locaux, même si la Serbie bat tous les records (14,4 %). A contrario de Chypre (80,1 %), la Turquie (74,7 %) et l’Italie (62 %). L’Angleterre n’est pas très loin (59,5 %), notamment porté par un Arsenal où la diversité des nationalités est une marque de fabrique depuis de nombreuses années (82 % de joueurs étrangers). En 2005, Arseène Wenger avait d’ailleurs défrayé la chronique en signant une feuille de match qui ne comptait absolument aucun Anglais.
L’effectif d’Angers stable, pas celui de Monaco
Depuis l’arrivée du russe Dmitry Rybolovlev en 2011, le club de la Principauté manque de continuité, même si cette stratégie ne l’a pas empêché d’atteindre les 1/2 finales de la Ligue des Champions en 2017. Cette saison, les joueurs alignés par Leonardo Jardim puis Roberto Moreno comptent une ancienneté au club particulièrement faible : 12,6 mois en moyenne. Mais d’autres clubs de Ligue 1 ont bouleversé leur effectif ces dernières années : Bordeaux (17 mois) et le Stade Rennais (15,6 mois) en tête. C’est du côté d’Angers que les joueurs s’inscrivent sur le long terme (39,6 mois), à l’image de l’entraîneur Stéphane Moulin, en poste depuis 2011.
C’est paradoxalement en Angleterre, où le marché des transferts est très actif, que les joueurs s’installent le plus durablement (32,4 mois), devant l’Allemagne (31,3 mois) et l’Espagne (29,4 mois). La France est une nouvelle fois dans la moyenne (22,8 mois), alors que nombre de championnats moins développés (Grèce, Roumanie, Serbie ou Chypre) voient leurs effectifs souvent renouvelés.