Le pays a mis en place un confinement obligatoire depuis le 19 mars, sauf pour ceux qui disposent d’un permis de circuler dérogatoire.
Le port du masque devient obligatoire « à partir de [ce] mardi pour l’ensemble des personnes autorisées à se déplacer » pendant le confinement décrété par le Maroc, a annoncé un communiqué officiel publié lundi soir 6 avril. La décision a été annoncée à l’issue d’une réunion du conseil du gouvernement pour un meilleur contrôle de l’épidémie.
Le Maroc a instauré le 19 mars un « état d’urgence sanitaire », avec un confinement total et obligatoire pour tous, sauf pour ceux disposant d’un permis de circuler dérogatoire pour se rendre à leur travail.
Des policiers, des agents de sécurité et des militaires appuyés par des blindés ont été déployés partout dans tout le pays, avec de fréquents barrages de contrôle sur les routes et dans les villes. Mais la consigne est difficilement appliquée dans les quartiers populaires et pauvres, très densément peuplés où les familles s’entassent dans des surfaces réduites.
Depuis le 19 mars, 8 612 personnes arrêtées
Le nombre de cas officiellement déclarés au Maroc a doublé en moins d’une semaine, à 1 120 lundi, dont 80 décès et 81 rémissions. Ces chiffres doivent être analysés en tenant compte du faible nombre de tests menés – un peu moins de 4 000 depuis le début de la pandémie. Les autorités ont annoncé la semaine dernière avoir commandé 100 000 tests de « dépistage rapide » pour élargir la détection précoce, conformément aux conseils de l’OMS.
Ceux qui ne portent pas de masques sont soumis aux mêmes sanctions prévues pour les infractions aux mesures exceptionnelles : un à trois mois de prison, amende de 1 300 dirhams (115 euros). Depuis le 19 mars, 8 612 personnes ont été arrêtées et poursuivies pour défaut de permis, transport clandestin de personnes, violation du confinement ou vente de produits frauduleux, selon un récent bilan officiel.
Les masques sanitaires, qui sont produits par des industriels locaux qui ont adapté leur production à la crise sanitaire, seront vendus 80 centimes l’unité (environ 7 centimes d’euro), avec des subventions du fonds spécial d’urgence abondé par l’Etat et par des donations, précise le communiqué. Des supermarchés ont commencé à en vendre dimanche, mais les stocks étaient déjà épuisés lundi après-midi dans certains magasins de Rabat.
Le Maroc, qui compte 35 millions d’habitants, dispose d’une capacité d’accueil des malades potentiels de « 1 642 lits de réanimation » dans le public et le privé.
Le Monde avec Afp