Au Sénégal, le coronavirus a fini de bouleverser complètement les modes de vie, les activités économiques, la vie sociale et les mouvements de population. Dans cette situation très difficile, le secteur de l’éducation a été touché avec, notamment, la suspension des enseignements pour des raisons sécuritaires. La mesure d’arrêter les cours – une semaine avant les vacances du deuxième trimestre – a été unanimement saluée par les acteurs de l’éducation, toutes couches confondues. La décision très responsable de prolonger la fermeture des écoles a également été appréciée par la communauté éducative dans son ensemble. Aussi faudrait-il féliciter le Président Macky Sall pour les dispositions préventives prises dans le cadre de l’endiguement de la pandémie à Covid-19, aussi bien pour l’école que pour les autres secteurs de la vie nationale.
Dans le lot des décisions importantes, il faut signaler celle de rouvrir les classes d’examen le 02 juin 2020. Pour une bonne reprise des cours, il faudrait prendre quelques précautions afin d’éviter les risques de contamination. Avec l’absence des élèves qui ne font pas examen, il suffit d’éclater les classes et de confier les groupes aux enseignants à leurs heures vacantes, c’est-à-dire aux heures qu’ils devaient effectuer avec les élèves ne faisant pas examen. Et le tour est joué. Par exemple pour une école de 12 classes avec 2 classes de CM2, il y a 10 maîtres qui seront libres pour prendre en charge des groupes dans les deux classes d’examen qui, au lieu des deux enseignants initiaux, se retrouvent avec douze enseignants disponibles. Supposons qu’il y ait 60 élèves par classe, soit 120 élèves. Il suffira de répartir ces 120 élèves entre 12 enseignants. Chaque enseignant se retrouverait alors avec 10 apprenants dans chaque salle de classe, permettant de respecter largement la distanciation sociale. C’est aussi possible dans l’enseignement moyen secondaire où il serait possible d’éclater les classes de troisième et de terminale et de confier de petits groupes aux professeurs. Aussi faudrait que tous les professeurs soient mis à contribution et qu’ils fassent preuve de patriotisme en acceptant de faire des heures supplémentaires si les circonstances l’exigent. Pour une reprise effective, il serait bon aussi de lever, exceptionnellement, pour le personnel enseignant et les élèves, l’interdiction de voyager entre les régions pour la période du mardi 26 mai au mardi 02 juin afin de leur permettre de rejoindre leurs lieux de travail ou d’étude. Il faudrait au préalable que les salaires soient payés au plus tard 21 mai pour permettre aux enseignants de passer la Korité en toute quiétude et pouvoir rejoindre leur poste de travail après la fête.
Pour l’organisation des examens de fin d’année, il convient de doubler les centres d’examens et de réduire au strict minimum les déplacements éloignés pour les correcteurs. Il faudra au préalable exiger de chaque enseignant et de chaque élève le port du masque et, partant, allouer une part des budgets des établissements du moyen secondaire à l’achat de masques, de savon et de gel hydroalcoolique dans la mesure du possible.
A mon humble avis, à l’instar des autres pays, nous devons nous accommoder du virus et faire des efforts dans le respect des gestes barrières. Dans cette perspective, les autorités scolaires, les enseignants, les parents, les élèves, la société civile et toutes les bonnes volontés sont appelés à apporter leur contribution, selon leurs possibilités, pour une bonne reprise des cours. Lutter avec énergie contre le coronavirus est le seul combat qui vaille d’être menée. C’est le combat de tous.
Chers compatriotes, telle est ma modeste suggestion pour une bonne reprise des cours à partir du 02 juin 2020. J’exprime toute ma gratitude au chef de l’Etat, Macky Sall, et à ses collaborateurs qui œuvrent sans relâche pour notre sécurité. Je leur souhaite plein succès dans la lutte contre cette pandémie à Covid-19. Je rends hommage au ministre de l’Education nationale, M. Mamadou Talla et à la communauté éducative de mon pays. Vive l’école ! Vive le Sénégal !
Mamadou Moustapha Fall, Proviseur,
Conseiller au Faise (Ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur),