Que s’est-il passé ces dernières semaines à Ndélé, dans le nord de la Centrafrique ? Des violences ont éclaté à plusieurs reprises en mars et avril, faisant une quarantaine de morts. Une mission d’enquête judiciaire s’est récemment rendue sur place.
C’est une mission conjointe menée par les officiers de polices judiciaires, du procureur général ainsi que de la police des Nations unies qui s’est rendue dans la ville de Ndélé. Elle s’est penchée sur les attaques commises les 6 et 11 mars ainsi que le 29 avril.
« L’équipe d’enquête s’est déportée sur les différents lieux des crimes, notamment au marché central de Ndélé où nous avons constaté, avec l’équipe de police technique et scientifique, les 19 boutiques qui ont été incendiées, dont quatre dépôts de carburants, explique Éric Didier Tambo, le procureur général. Nous avons aussi effectué un déplacement au cimetière musulman de la ville de Ndélé où nous avons constaté la fausse commune où on a enterré 26 personnes qui sont tous des civils, dont une femme et son bébé. »
« Nous soupçonnons les belligérants de crimes contre l’humanité »
En tout, ce sont au moins 40 personnes, dont un membre des Nations unies, qui ont été tuées à Ndélé lors de ces trois attaques. Une enquête a été officiellement ouverte, annonce le procureur général : « Déjà sur instruction du ministre, dès notre départ l’enquête a été ouverte. Nous soupçonnons les belligérants de crimes contre l’humanité, puisqu’il s’agit de crimes de masses et ces crimes-là sont dirigés contre la population civile. Et aussi de crimes de guerre. »
Le rapport d’enquête sera prochainement transmis au ministre de la Justice. Ensuite, le dossier sera soit conservé par la justice nationale, soit confié à la nouvelle cour pénale spéciale.