Ça chauffe à Tambacounda où les conducteurs de moto-taxi « Jakarata » affrontent les forces de l’ordre. Interdits de convoyer des passagers dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus, ces « jakartamen » estiment qu’ils ont été mis à l’écart lorsqu’il s’est agi d’alléger les mesures initialement prises par le président de la République dans cette lutte. Or, selon le secrétaire général de l’Union des motos-taxis de Tambacounda (Umtt) qui compte 2750 membres, depuis le début, les mesures prises par les autorités ont été respectées par ses camarades.
« Le secteur du transport des motos-taxis est mis à l’écart dans la gestion de cette pandémie. Nous n’avons même pas été pris en compte dans les subventions réservées au secteur du transport et qui s’élèvent à 5 250 000 000 F Cfa. Pourtant, nous avions rempli toutes les démarches pour pouvoir en bénéficier, parce que cela fait maintenant trois mois que nous restons sans travailler », confie-t-il à Actusen.sn.
Mais, Kouly Cissokho, à défaut de subvention, lui et es membres de l’Union souhaitent avoir la possibilité de reprendre leurs activités, puisque les mesures ont été allégées. « Nous avons rédigé une demande de dérogation adressée aux autorités afin qu’elles nous permettent de travailler de 6 heures du matin à 19 heures. Les marchés hebdomadaires ont été rouverts et que les taxis jaune et noir peuvent désormais transporter plus de deux passagers, même les charretiers reprennent du service et pourquoi pas nous? », déplore-t-il.
« Nous sommes fatigués et nous voulons nous faire entendre. Nous avons des familles à nourrir et en ce moment, nous sommes tous sur la paille. Notre contribution à l’économie de cette localité tourne autour de 99 millions F Cfa par an. Ce n’est pas à négliger », martèle Kouly Cissokho. Poursuivant, il rappelle que l’Union qu’il dirige avait distribué un lot de 1000 masques à la population dans le cadre de la sensibilisation contre le coronavirus. Donc, le port de masque ne serait pas un problème.
Des pneus ont été brûlés et des artères de la ville ont été bloquées par les manifestants. Les forces de l’ordre tentent de disperser la foule avec des grandes lacrymogènes.
Mamadou Samoura, correspondant à Tambaccounda (Actusen.sn)