L’activiste anticorruption malien Clément Dembélé est réapparu ce vendredi 22 mai après avoir été présenté devant un procureur. Arrêté le 9 mai, il a été accusé « d’incitation de militaires à la désobéissance et à la violence », des charges officiellement sans lien avec ses activités de lutte contre la corruption. Remis en liberté, il doit toutefois se présenter à nouveau devant la justice le 1er juillet.
Plutôt amaigri après 13 jours de détention, Clément Dembélé s’est adressé dès sa sortie à la presse en langue locale. Il a été effectivement arrêté par les services de renseignements du Mali, avant d’être remis entre les mains de la justice avec un dossier. Il a été entendu par le procureur vendredi 22 mai.
« On me reproche d’appeler les militaires à la désobéissance, a lancé Clément Dembélé devant une foule venue l’écouter. J’ai confiance en la justice malienne », a poursuivi le militant anticorruption avant de remercier tous ceux qui l’ont soutenu pendant sa détention.
Vidéo sur les réseaux sociaux
Pour autant, l’affaire n’est pas terminée. Clément Dembélé doit se présenter devant la justice le 1er juillet prochain. Tout pourrait se jouer sur plusieurs points. Il y a d’abord une vidéo qu’il a publiée sur les réseaux sociaux. Ses partisans jurent qu’il n’y a rien dans le document qui appelle les militaires à « une désobéissance ». D’autres pensent le contraire.
Ensuite, lors de son arrestation, l’universitaire Clément Dembélé aurait été également interrogé sur d’autres sujets, notamment les dernières barricades érigées dans la nuit par des jeunes à Bamako, qui ont bloqué la circulation en brûlant des pneus. Ou encore sur ses liens avec certaines personnalités maliennes.