La Coordination des Associations de Presse (Cap) n’apprécie guère la manière dont Alioune Dramé et Bara Ndiaye ont été nommés respectivement président du conseil d’administration et directeur général de la maison de presse. Pour la Cap, c’est le consensus qui a toujours prévalu entre les acteurs des médias et le Ministère de Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop.
En effet, lit-on dans un communiqué parvenu à ‘’Actusen.sn’’, « le mardi 11 juin 2019, lors d’une première audience avec la CAP (Synpics, Cdeps, Cored, Appel, Cjrs, Unpjs, Ctpas et Urac), Abdoulaye Diop avait demandé aux organisations professionnelles des médias de surseoir au mot d’ordre de boycott de plusieurs années de la Maison de la Presse. Le ministre avait plaidé pour que les acteurs désignent les membres devant représenter le patronat et les travailleurs au Conseil d’administration, et avait beaucoup insisté sur la nécessité de donner vie à ce bel édifice ».
D’après le communiqué de la Cap «il a même été retenu que d’autres acteurs puissent être cooptés pour « corriger » le décret qui ne prévoit que deux organisations (Synpics et Cdeps) comme membres du CA. Faisant alors confiance au ministre, et dans un souci d’apaisement, les acteurs des médias avaient alors accepté de surseoir au mot d’ordre de boycott de la Maison de la Presse ».
Toujours selon le document parcouru par ‘’Actusen.sn’’, « le ministre avait ainsi pris l’engagement de proposer au président de la République que le poste de président du Conseil d’administration soit dévolu aux acteurs. Des engagements fermes ont, dans la foulée, été pris pour une application effective du Code de la presse et le démarrage des travaux sur les autres projets du secteur des médias ».
Au-delà de la violation du consensus par le ministre Abdoulaye Diop, les acteurs de la presse attirent l’attention sur le manque d’évolution du secteur. « Force est de constater qu’il n’y a aucune avancée notable dans le secteur et M. Abdoulaye Diop joue au maître-boulanger et a réussi du reste à enfariner toute la presse ». Et la Cap en veut pour preuve « la répartition opaque et en toute violation des règles de transparence et de bonne gouvernance de l’aide à la presse ».
Remontant un peu plus loin, la Cap rappelle que « la documentation prouvant que le site est une propriété du SYNPICS » avait été remise au Ministère, sous le magistère de Abdoulaye Bibi Baldé. « C’était la volonté du chef de l’État d’alors de donner aux acteurs des médias une maison de la presse, financée et équipée par l’État. Depuis, cet édifice a été confisqué en excluant les acteurs des médias qui en sont les propriétaires légitimes. Cela va à l’encontre de tous les exemples des maisons de la presse en Afrique de l’Ouest et ailleurs ».
Eu égard à tout cela, « la Cap se voit obligée de réaffirmer le boycott de cette institution qui n’est nullement conforme à l’esprit qui a motivé sa création. La Cap a élaboré un plan d’actions pour la restitution de la Maison de la Presse aux acteurs des médias. D’autres actions seront menées pour atteindre cet objectif ».
Pour la Cap, à l’image de l’IPRES, de la CSS, et même dans une moindre mesure de la SODAV, la Maison de la Presse devrait voir son Conseil d’Administration constituée majoritairement d’acteurs des médias et au moins la présidence de celui-ci assurée par un candidat désigné par les mêmes acteurs.
Actusen.sn