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RDC: 15 ans de travaux forcés requis contre les patrons du Foner et de l’OVD

En même temps que le procès de Vital Kamerhe, s’est tenu le procès d’une autre affaire en lien avec le programme des 100 jours du président Tshisékédi. Devant la cour d’appel de Kinshasa-Gombe, le ministère public a requis 15 ans de travaux forcés contre deux mandataires publics et 7 ans et demi contre un homme d’affaires, accusés de détournements de 12,5 millions USD déjà débloqués pour le projet de réhabilitation de 32,5 kilomètres de routes dans les villes de Goma et Bukavu, dans l’est du pays.

Les deux mandataires publics sont les directeurs du Fonds national d’entretien routier (Foner), Fulgence Bamaros et son collègue de l’Office des voiries et drainage (OVD) Benjamin Wenga. Quant à l’homme d’affaires, il s’agit de Modeste Makabuza, le patron de la société congolaise de construction (SOCOC) qui avait obtenu le marché de gré à gré. Un marché qui fait partie du programme d’urgence dit de « 100 jours » du président Felix Tshisekedi.

L’instruction aura été courte. Après deux audiences seulement depuis mai dernier, la cour a décidé de passer directement aux plaidoiries. Le ministère public a soutenu qu’il y a bien eu détournements de fonds publics. 12,5 millions de dollars, c’est la somme que le Foner a débloqué en 8 mois pour rembourser l’investissement de la SOCOC, sous-traitant de l’OVD pour la construction de ces routes.

Malgré ce financement, le procureur a estimé que les travaux n’avaient pas suffisamment avancé. « Faux », ont répondu les avocats de l’entreprise SOCOC, qui lui ont recommandé de visiter les chantiers dans les deux villes. Le patron de la société, Modeste Makabuza, a même assuré avoir dépensé plus que la somme remboursée.

Surfacturation ?

L’entreprise SOCOC est aussi accusée d’avoir surfacturé les travaux. Chaque kilomètre coûte plus de 2 millions de dollars, soit le double du prix habituel. L’Office des voiries et drainage (OVD) était officiellement le maître d’œuvre de ces travaux et a sous-traité à SOCOC. 27% au moins du contrat devrait revenir à l’Etat à titre de taxes et redevances qui n’arrivent que rarement à leurs destinaires.

Comme sur les autres marchés du programme des 100 jours, l’argent a été débloqué avant toute réalisation, ont pointé les avocats de l’Etat congolais. Pour le parquet, les fonds débloqués par le Foner ne sont pas censés servir à la réhabilitation des routes mais à leur entretien. D’où l’accusation de détournement. Le ministère public met en cause le bien-fondé de « ce montage financier » qui n’aurait été « profitable qu’à ses signataires ».

Parmi les témoins de ce deuxième procès des 100 jours, l’ex–ministre des Travaux publics, Thomas Luhaka. C’est lui qui avait proposé au Foner de débloquer des fonds à titre des prêts à l’Etat congolais pour financer ces travaux évalués à plus de 66 millions USD.

Les trois hommes connaîtront leur sort le 23 juin prochain.

Rfi.fr

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