Le ministre des Transports terrestres, Mansour Faye, s’est rendu avant-hier à Linkééring, localité située à cheval entre le Sénégal et la Guinée, pour s’enquérir des conditions de vie des transporteurs qui continuent de souffrir de la fermeture de la frontière entre le Sénégal et la Guinée par le président Alpha Condé, en fin septembre 2020. Une situation incompréhensible pour les commerçants et les transporteurs de part et d’autre, durement touchés. Seulement, le ministre, face aux populations, a préféré éluder cette question.
Des gros porteurs couverts de poussière, des pneus complètement usés, d’autres éclatés attestent de la durée de stationnement de ces engins. D’autres gros porteurs ont même servi de refuge pour les abeilles, selon le chef de village. A l’origine, la décision du chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé, de fermer les frontières entre le Sénégal et la Guinée Conakry, deux nations liées par l’histoire, la géographie, la culture, l’économie. Cette décision de la Guinée n’est pas sans conséquence. Une femme entièrement voilée a hésité avant d’accepter de nous parler en pulaar : «avant la fermeture, nous vendions 5 à 6 kg de riz pour un chiffre d’affaires des 10.000 F Cfa à 15.000 francs quotidien.
Malheureusement, depuis la fermeture des frontières, je prépare 1,5 kg pour la consommation, avant de rentrer. En plus de cela, mes enfants et mon époux sont bloqués de l’autre côté de la Guinée. Vraiment, c’est difficile de rester bientôt un an, sans voir ses enfants et son conjoint ! »Au-delà de l’ouverture de la frontière, un sujet sur lequel le ministre ne s’est pas prononcé : les populations exigent la restauration de la gare routière, un parking de gros porteurs qui pourrait réduire la fréquence des accidents, un désenclavement interne, autrement dit à l’intérieur de la commune de Linkéring. Car, pendant l’hivernage, certaines femmes perdent la vie en donnant la vie faute de routes praticables.
S’agissant du désenclavement, le ministre Mansour Faye compte, avec son équipe, apporter des solutions dans le cadre de la poursuite des programmes initiés par l’Etat de même que l’électrification rurale qui est en cours. L’Etat est en train de développer un programme d’électrification de 2000 villages. «Je vais m’en ouvrir à mon collègue chargé du développement communautaire pour voir comment en faire bénéficier aux localités de la Commune de Linkering. Les questions de logistique nécessaire pour la santé, en termes d’ambulance seront transmises au ministre de la santé, afin que des solutions puissent être apportées.» Sur ce, le ministre a clos son discours, avant de poursuivre son trajet pour Kolda et Sédhiou.
Mamoudou Samoura, Correspondant à Kédougou (Actusen.sn)