Rebondissement dans l’affaire de l’incendie qui a coûté la vie à 4 bébés au niveau de la salle de néonatalité de l’hôpital Magatte Lô de Linguère. En effet, le Tribunal de grande instance (Tgi) de Louga a ouvert ce mercredi une information judiciaire pour imprudence et négligence présumées à l’encontre de trois personnes à savoir Khady Seck, aide-infirmière chargée de la surveillance de la salle, Fatou Sy, chef du Service pédiatrie, Abdou Sarr, ex-directeur de l’établissement et X pour les faits «d’homicides et de blessures involontaires au sens des dispositifs de l’article 307 du Code pénal».
«Les investigations effectuées avec l’appui des techniciens de la Senelec et en présence du responsable de la maintenance des installations électriques de l’hôpital, ont permis de constater que les disjoncteurs n’avaient pas sauté et que le foyer du feu se trouvait au niveau de la table chauffante artisanale en fer sur laquelle étaient placés les quatre bébés calcinés, laquelle comportait des lampes à incandescence de 60 Watts dont le contact avec les moustiquaires a été à l’origine de l’incendie», informe le procureur de Louga dans un communiqué transmis à ‘’Actusen’’.
Le maitre des poursuites de préciser que sur les circonstances du décès des bébés, «l’enquête a révélé que ceux-ci étaient enfermés dans la salle quasi-hermétique dans laquelle les visites n’étaient autorisées que toutes les deux heures». Dans cet intervalle, ajoute le procureur, «les bébés restaient sans aucune surveillance dans la salle, distante de celle de garde de plus de 500 m et qui n’est munie d’aucun dispositif d’écoute à distance ou de vidéosurveillance».
Ce qui fait dire au procureur qu’il y avait une négligence. «Ce qui est susceptible d’être qualifié d’imprudence ou même d’actes de négligence de la part de l’agent chargé de la surveillance de la salle et de la direction de l’hôpital, a manifestement été à l’origine de la mort de quatre bébés et des blessures causées aux deux autres, drame qu’une garde permanente, requise pour de tels patients, ou au moins à intervalles plus réduits, aurait sans doute permis d’éviter le drame», informe le document signé par le procureur.
Mansour SYLLA (Actusen.sn)