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Pour mettre fin aux chantages sexuels que lui faisait subir son copain toubab : Fatoumata C. Camara, de concert avec ses amis, le ligote jusqu’à ce qu’il succombe et le dépouille de sa richesse

Fatoumata Chérif Camara, Mamadou Diop et Souleymane Djiba risquent de passer le reste de leurs jours en prison, si le juge de la Chambre criminelle, en rendant son verdict, suit le réquisitoire du procureur. Poursuivis d’association de malfaiteurs, de vol en réunion commis la nuit avec violence et moyen de locomotion ayant entraîné la mort, ils ont été jugés, hier, à la chambre criminelle du tribunal de Dakar. Quant à leur coaccusé Mame Oulimata Dia, poursuivie pour recel, elle encourt une peine ferme de 5 ans. Ils seront édifiés sur leur sort le 02 juin prochain.

Les faits pour lesquels ils comparaissent remontent au courant de mars 2018 à Yoff océan. Tout est parti d’une dette qui liait Fatoumata Chérif Camara et son petit ami blanc Jean Pierre. Ces derniers entretenaient des relations intimes. Un jour, dans le besoin, Fatoumata  sollicite son copain pour un prêt de 150.000 francs. Ce que jean pierre a accepté sans broncher. Mais, quelques temps écoulés, Fatoumata tardait à honorer la dette. Ainsi, Jean Pierre lui réclamait son argent mais en vain.

Étant dans l’incapacité de rembourser l’argent, Jean Pierre a commencé à la faire chanter en lui proposant d’entretenir avec elle des relations sexuelles à chaque fois qu’il en avait envie. Ceci est attesté dans un agenda et sur ledit livret, il est inscrit que sur les 150.000 francs, 6% ont été honorés. Mais avant la fin de leur contrat, la jeune fille a décidé de mettre fin à ces harcèlements. Ainsi, elle s’en est ouverte à sa copine Mame Oulimata Dia qui lui a suggéré une solution.

N’étant pas convaincue par cette solution, elle est allée voir Mamadou Diop qui lui a premièrement proposé de le faire endormir en introduisant une substance dans sa boisson. Ce, pour dépouiller la maison. Ce que Fatoumata n’a pas non plus accepté. Finalement un compromis a été trouvé. Lequel ? Ils vont se rendre ensemble au domicile de Jean Pierre nuitamment.

Fatou allait choisir le bon moment pour lui ouvrir la porte de la chambre pour voler ses biens. Compte tenu du fait qu’ils savaient déjà que Jean Pierre avait de l’argent gardé dans son coffre. Ainsi, Souleymane Djiba alias Baba a été mis au courant du projet criminel. Ils se sont alors embarqués dans un taxi en compagnie de Mame Oulimata Dia. Arrivés à quelques encablures du domicile, les gars sont descendus pour ne pas être aperçus par Jean Pierre et les filles ont poursuivi leur chemin. Au moment où Fatoumata faisait les présentations, Mamadou et Souleymane ont débarqué et se sont acharnés sur leur cible.

Prises de panique, Ouly et Fatoumata ont pris leurs jambes à leurs cous. La première est rentrée et la seconde s’est réfugiée à l’étage. Pendant ce temps, Souleymane qui s’était prémuni d’un ruban adhésif à ligoté Jean Pierre avant de rejoindre Fatoumata pour emporter toute la richesse de la victime. Après leur forfait, ils ont pris la fuite à bord d’un taxi sans jeter un coup d’œil au sexagénaire ligoté. Ce n’est qu’au lendemain que la femme de ménage, Fatou Diouf, a trouvé le cadavre de son boss couché par le ventre. L’autopsie effectuée a révélé que la victime est morte par asphyxie dûe à une suffocation nasale.

F. C. Camara : « On voulait juste le dépouiller de ses biens parce qu’il me faisait chanter. Il me demandait de lui présenter des amies avec qui il allait coucher moyennant le reliquat »

Poursuivie d’association de malfaiteurs et de recel, Oulimata déclare n’avoir pas été au courant du plan du trio. « Fatoumata m’avait juste demandé de la raccompagner chez son copain toubab. C’est en cours de route que nous avons rencontré Mamadou et Souleymane que je voyais pour la première fois qui sont aussi rentrés dans le taxi. Mais je ne savais pas ce qui se mijotait. Une fois à la maison de Jean Pierre, quand je les ai vus venir vers nous, j’ai pris la fuite. C’est tard dans la nuit que Fatoumata est revenue chez moi me donnant 15.000 francs mais je n’ai pas accepté », se défend la jeune fille de 23 ans qui comparaissait libre. Entendue à son tour, Fatoumata C. Camara, née en 1998, a dédouané son amie Ouly en corroborant ses déclarations. Par contre, elle enfonce davantage Souleymane et met tout sur son dos : « C’est Souleymane qui a gâché notre plan alors que  Mamadou et moi n’avions pas prévu de le tuer. On voulait juste le dépouiller de ses biens parce qu’il me faisait chanter. Il me demandait de lui présenter des amies avec qui il allait coucher moyennant le reliquat. ..»

Contrairement aux demoiselles qui ont reconnu et relaté les faits tels qu’ils se sont passés, Mamadou Diop et Souleymane Djiba, eux, ont préféré adopter le style de la dénégation. Pire, ils disent ne pas se connaître. Malheureusement pour eux, le maître des poursuites a fait fi de leur contestation. Il a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre  les 2 acolytes et Fatoumata Camara, car, estime-t-il, le crime qu’ils ont commis est atroce. Quant à Mame Oulimata Dia, il a demandé au tribunal de la relaxer du chef de recel, la déclarer coupable d’association de malfaiteurs et la condamner à une peine ferme de 5 ans. La chambre rendra son jugement le 02 juin prochain.

Adja Khoudia Thiam, Stagiaire Actusen.sn

 

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