Des néophytes politiques ou des non-politiques peuvent s’émouvoir qu’un évènement commémoratif d’une cause nationale, qui a pu sceller l’unité nationale, pour aboutir in fine à des changements qualitatifs au plan politique ( coalition inclusive pour gouverner), au plan social (Equité sociale et territoriale) au plan économique ( croissance résiliente dans un contexte international peu favorable), soit célébré sous tension et dans la division. Ainsi va la politique sous les tropiques et partant la démocratie. Les alliances se font et se défont le plus souvent au gré des humeurs, des émotions et des calculs politiciens au grand dam de l’essentiel, de l’intérêt général mais surtout dans l’ignorance totale de la finalité de l’’action politique qui demeure la Paix et le Bien-être de la communauté.
La réalité de l’espace politique, en Afrique et au Sénégal, en particulier se présente comme un patchwork non raffiné de « formations politiques » et d’ambitions politiques aussi hétéroclites qu’insolites, où les acteurs trop pressés, semblent n’ être intéressés qu’à la participation aux foires électorales des postes et positions qui rythment la vie de la République. Nous sommes là en présence d’une restitution parfaite de cours à distance de nos anciens Maîtres à penser, de chorégraphie politique et d’Education à une certaine Démocratie (libertine), à une certaine citoyenneté (fondée sur l’Avoir, le Pouvoir et le Paraître).
C’est pourquoi les deux pôles de la célébration du 23 Juin illustrent bien la configuration de la politique dans les anciennes colonies et ont eu tout au moins le mérite d’éclairer sur la philosophie politique qui anime chaque camp, la différence conceptuelle qui irradie les deux faces de la politique en Afrique : celle qui seveut de rupture, autonome, authentique et courageuse de Développement, jusques là étouffée ou dévoyée dans de nombreux pays Africains par des conspirations fomentées de l’extérieur et celle du piétinement, Euro-conformiste, importatrice de principes (démocratie politique et non économique, Etat de Droit sans Etat, Droits humains déshumanisants), de valeurs et de modus opérandi supposés universels, mais qui se révèlent en définitive, inopérants.
Dans ce cadre, les pays en voie de Développement doivent beaucoup s’interroger à la fois sur la finalité de la politique mais surtout sur la dialectique du binôme Démocratie-Développement. La question incontournable de l’antériorité de la Démocratie ou du développement, s’est toujours posée aux peuples dans leur marche vers le Développement et se pose encore avec davantage d’acuité dans ce contexte de Mondialisation et de pensée unique qui cherche à mettre tout le Monde au pas en ignorant les processus historiques mais surtout les différences entre les Peuples, les Pays et les Cultures. Pourtant l’histoire a partout montré que c’est la Démocratie économique qui engendre la Démocratie politique et non le contraire, les pays Européens, chantres de la Démocratie ont eu d’abord un Développement économique achevé avant de s’aventurer en Démocratie (période post industrialisation), la chine, les Dragons noirs ne dérogent pas à ce principe. Pourquoi Diable, nous Africains engageons-nous dans cette voie sans issue qui consiste à réduire toute l’action politique à un jeu d’alternance politique mécanique ou la Démocratie en exutoire du libertinage et d’indiscipline.
La mise en scène du 23 juin passé obéit donc à un clash récurrent en Afrique Francophone entre le camp de l’action, de l’expertise, de la sagesse et de la responsabilité, celui qui privilégie la Démocratie économique, les droits économiques et sociaux des citoyens contre celui de la rhétorique politique, de la surenchère, de la Démagogie, de l’immaturité et des incantations, celui des marchands d’illusions ou de pacotilles importées : Etat de Droit sans Etat, Droits humains déshumanisants, Une Démocratie passoire d’actes de libertinage. L’heure est grave, le complot contre l’Afrique devient de plus en plus sophistiqué et les artificiers ont leurs hommes de paille parmi nous, restons vigilants, lucides et ayons en ligne de mire l’intérêt Supérieur du pays qui réside dans la Paix et le bien être pour Tous
Walmaakh Ndiaye, Observateur politique