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Pour gagner de l’argent facilement : Ndéné Diop enferme N. Fatou Diouf chez lui et la «vend» aux hommes

Pour des faits de proxénétisme, d’incitation de mineure à la débauche et défaut de carnet sanitaire, comparaissaient, respectivement hier, le nommé Ndéné Diop et les prostituées Ngoné Badji et Amy Sène. De la procédure d’enquête est ressortie que Ndéné avait une chambre de passe qu’il mettait à la disposition des prostituées pour que ces dernières y accueillent leurs clients moyennant une somme d’argent. Deux de ces filles de joie ont été également appréhendées chez lui au moment de son interpellation. Finalement, ils ont écopé tous les trois d’une peine de 6 mois assortie du sursis.

Il n’y a pas pire espèce que Ndéné Diop. Au lieu d’aller travailler et exploiter sa forte corpulence en conformité avec celle des lutteurs, il hébergeait des femmes chez lui et partageait le fruit de leur prostitution.  En effet, ces belles de nuit recevaient leurs clients chez le nommé Ndéné Diop.  En fait, il a hébergé la jeune fille Ndèye Fatou Diouf. Mais, cette cohabitation était à son profit car Ndéné la contraignait à coucher avec des clients et empochait une grande partie de la paye. Fatiguée du calvaire que lui faisait vivre le prévenu, N. Fatou s’est enfuie de la maison et est allée directement vers les enquêteurs pour leur faire savoir qu’elle a été soumise à un travail forcé. Cueilli et interrogé, Ndéné Diop a lui-même reconnu devant les enquêteurs qu’il disposait de cette chambre de passe dans laquelle les prostituées donnaient rendez-vous à leurs clients. Il a précisé qu’elles ont eu à mener des activités au bout desquelles elles ont eu à remettre des sommes d’argent au mis en cause. Ainsi Ndéné Diop est inculpé des faits d’incitation de mineure à la débauche et de proxénétisme.

N. Fatou Diouf, partie civile : «la nuitée était tarifée à 60.000 francs. C’est à lui que je versais l’argent et il ne me remettait que 15.000 francs»

Agée de 20 ans et source de l’interpellation des prévenus, Ndèye Fatou a tenu, hier, à la barre des flagrants délits des déclarations qui ont choqué toute l’assistance. Premièrement, elle a fait savoir au tribunal les circonstances dans lesquelles elle a connu son bourreau. « Ma mère et moi étions des femmes de ménage et nous n’avons pas une maison où habiter et n’avons pas, non plus, les moyens de louer une chambre. Mon copain Alioune ne cessait de me dire qu’il allait me présenter son ami Ndéné qui peut me donner un travail où je peux gagner plus de 30.000 francs. Chose qu’il a finalement faite. » Poursuivant, elle enchaîne en relatant la pénible épreuve qu’elle a vécue chez le prévenu. « Le premier jour, je faisais le ménage mais quand j’ai voulu rentrer, il m’a clairement signifié que je vais rester chez lui, de force, pour m’adonner à la prostitution. Quand j’étais chez lui, je faisais de la prostitution. Il a commencé à amener des garçons qui entretenaient avec moi des relations sexuelles. La nuitée était tarifée à 60.000 francs. C’est à lui que je versais l’argent et il ne me remettait que 15.000 francs. Le jour où j’ai refusé de lui donner l’argent, il m’a porté des coups violents. J’ai passé 10 jours chez lui et il couchait avec moi de force. Quand je tentais de résister, il me frappait », narre-t-elle, l’air énervé. Suite à ces aveux, toute l’assistance se mit à murmurer de stupéfaction. À la question du juge de savoir ce qui l’empêchait de quitter la maison, elle rétorque : « Il m’enfermait dans la chambre dont il était le seul détenteur des clés. Finalement je commençais à tomber malade et j’ai réussi à m’enfuir.»

Ndéné Diop conteste les faits et se fait enfoncer par ses co prévenues

Appelé à livrer sa version, Ndéné Diop s’est confondu en dénégation. « J’ai connu Ndèye Fatou par l’entremise de mon ami Alioune qui, par ailleurs, est son petit ami. Alioune m’a demandé de l’héberger. Dans un premier temps j’ai refusé. Mais le lendemain je l’ai trouvée devant chez moi, j’ai eu des frissons et je l’ai accueillie chez moi. Je voulais juste l’aider. Chaque matin je lui donnais 4000 francs pour qu’elle prépare à manger. Je lui ai même offert un téléphone portable. Ce qu’elle raconte est complètement faux ! Je ne lui ai jamais intimé l’ordre de coucher avec des garçons », se lave-t-il à grande eau. Mais, les déclarations de ses co prévenues, arrêtées chez lui, en même temps que lui, l’ont enfoncé davantage. Poursuivies pour défaut de carnet sanitaire, Amy Sène, âgée de plus d’une cinquantaine d’année et Ngoné Badji ont reconnu s’activer dans la prostitution.

Le substitut du procureur requiert 2 ans ferme contre Ndéné Diop et 2 ans de sursis contre les belles de nuit

Présente au procès, la mère de la partie civile a demandé la somme de 300.000 francs pour couvrir les soins de sa fille.

Prenant la parole pour ses réquisitoires, le représentant du parquet a jugé les faits imputés aux prévenus très graves car, dit-il, c’est un trafic de personnes. Selon lui, ils méritent d’être réprimés. Par conséquent, il a requis une peine de 2 ans assortie du sursis contre les deux femmes et une peine ferme de 2 ans contre le principal prévenu. « Ndéné tente de contester les faits mais ce n’est qu’une vaine tentative de se soustraire à sa responsabilité pénale relativement aux faits de proxénétisme. La cohérence avec laquelle la partie civile a décliné les faits prouve la culpabilité du prévenu », a-t-il estimé.

À son tour, l’avocat de la défense, Me Mbaye, a demandé au tribunal d’écarter le délit d’incitation à la débauche parce que, selon la robe noire, rien ne prouve que la jeune fille a 20 ans. « Elle a un fils de 3 ans et je doute fort qu’elle puisse enfanter à moins de 17 ans. Le proxénétisme étant là, je vous demande de lui accorder une application extrêmement bienveillante de la loi pénale », a plaidé l’avocat. Excepté le délit d’incitation à la débauche dont Ndéné Diop a été relaxé, le tribunal a déclaré coupable les prévenus de tous les chefs auxquels ils répondaient et les a condamnés, chacun, à une peine de 6 mois assortie du sursis. Pour la demande de réparation, il a débouté la partie civile.

Adja K. Thiam (Actusen.sn)

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