Monsieur le Président de la République,
Mon statut de militant de l’APR m’oblige à soutenir vos actions sans réserve et à participer activement aux initiatives du parti conformément à la charte du militant. Toutefois, je ne saurais rester indifférent à certaines questions qui concernent le Mouvement des élèves et étudiants républicains (MEER) et la commune de Dakar-plateau.
Monsieur le Président de la République, nous étions nombreux à vous manifester un soutien sans faille lors de la présidentielle de 2012. Aujourd’hui, nous avons l’impression d’être des militants de second rang. Le MEER est considéré comme un pilier solide du parti, composé de jeune hommes et femmes qui vous ont suivi et soutenu afin d’engager le Sénégal vers la voie d’un véritable changement.
Depuis 2012, nous enregistrons de nombreuses complaintes et des frustrations sont notées au sein de nos rangs. Nous avons jusqu’à ce jour respecté le droit de réserve que nous impose la discipline du parti, et avons décidé de ne pas porter le débat sur la place publique. Toutefois, les membres du MEER Dakar, dont j’assume la coordination, voudraient vous faire part de leur déception face à certains responsables du parti qui, en grande majorité, nous ont tourné le dos. Nous n’arrivons plus à trouver le soutien nécessaire pour lancer nos activités. A titre d’exemple, lors du référendum du mois de mars dernier, nous avons sollicité le soutien de plusieurs responsables politiques de APR, présents sur Dakar enfin de leur proposer un plan de campagne bien réfléchi pour sensibiliser la population à voter massivement oui. Hélas, malgré de nombreuses relances, il n’y a jamais eu de retour de leur part.
Monsieur le Président de la République, vous êtes notre dernier espoir pour sortir de cette crise que nous sommes en train de traverser.
De nombreux étudiants ont été renvoyés de l’université en 2012 après avoir mis de côté leurs études pour vous soutenir lors de la campagne présidentielle. Aujourd’hui, l’avenir est en train de donner raison à nos adversaires et nos familles sont dans le désarroi total. Des fils et filles de ce pays qui ont consenti tant de sacrifices pour vous porter à la magistrature suprême, sont encore au chômage.
Nos capacités à convaincre sont maintenant limitées car nous sommes confrontés à la seule et même question : qu’est-ce que votre président a fait pour vous ? Une question à laquelle nous n’avons pas de réponse.
Monsieur le Président de la République, permettez-moi de citer des passages du Plan Sénégal émergent adressés à la jeunesse : « ce plan étalé sur 20 ans est le vôtre car vous constituez la force vitale et l’espoir de notre pays, donc je vous invite à vous l’approprier car il ne peut y avoir émergence sans amour de la patrie, aimez notre pays aimez notre Sénégal. » Je peux vous assurer que cette jeunesse républicaine de Dakar plateau qui est interpellée dans ce plan et qui demeure votre premier bouclier, a parfaitement saisi le message et la responsabilité qui est la sienne dans l’édification d’une nation sénégalaise forte.
L’engagement et le combat de la jeunesse républicaine à vos côtés ne sont plus à démontrer. Depuis 2012, cette jeunesse a travaillé d’arrache-pied et sans aucune forme de soutien pour que l’APR termine en deuxième position derrière la coalition SOPI et premier lors des élections législatives avec la coalition Bénno Bok Yakar.
A travers cette lettre Monsieur le Président de la République, nous jeunes du MEER et de APR Dakar Plateau vous adressons un cri du cœur. Nos doléances sont nombreuses :
- Pas de bourse d’étude locale ou étrangère.
- Aucune perspective de carrière au sein des entreprises publiques telles que le Port Autonome de Dakar, la Lonase, L’Aéroport LSS, la société Dakar Dem Dikk et tant d’autres. Nous ne voulons pas être privilégiés mais demandons un examen de nos dossiers et CV avec à la clé un recrutement basé sur la méritocratie.
Nous comptons lancer un appel au ministre Mame Mbaye Niang, ministre de la jeunesse, à M. Amadou Lamine Dieng, directeur général de l’ANPEJ et à M. Doudou Ka, directeur général du FONGIP pour le financement des jeunes de Dakar plateau porteurs de projets. Monsieur le Président de la République, nous jeunes de Dakar Plateau, vous demandons plus de responsabilités et par cette lettre nous souhaitons tirer sur la sonnette d’alarme car beaucoup de responsables de l’APR ne sont plus crédibles aux yeux des militants et de la base.