La politique est aussi marquée par des attaques tous azimuts entre adversaires. Les plus audibles venant de l’opposition portent les empreintes de Ousmane Sonko, qui, par ses sarcasmes, accable quotidiennement Macky Sall dans sa manière de gérer le pays. Mais, en dehors de Mame Mbaye Niang, Abdoulaye Seydou Sow, Doudou Ka, Moussa Bocar Thiam, Cheikh Omar Anne, Pape Malick Ndour et Yankhoba Diattara, tous les autres ministres de la République sont aphones. Ces derniers vivent dans une sorte de cimetière, quand le leader de Pastef tire ses rafales sur le Palais. Alors, questions : ces ministres muets comme des carpes ont-ils peur de s’en prendre à Ousmane Sonko parce qu’ils traînent eux-mêmes des casseroles ? Se soucient-ils de leur carrière politique pour espérer un poste nominatif de la part du patriote en chef, si celui-ci débarque au Palais ? Autant de questions qui gardent tout leur pesant d’or.
Les attaques contre Macky Sall coulent comme un long fleuve tranquille. Et Ousmane Sonko se sent tellement à l’aise dans cet exercice qu’il se permet de récidiver encore et toujours pendant ces ‘’Live’’ et autres manifestations politiques, largement diffusées dans les supports de communication. «Macky Sall est un incapable», aime-t-il répéter trop souvent. «Sa gestion est chaotique, marquée des scandales à n’en plus finir», se plait-il de bichonner. A force de le laisser prospérer, cet exercice est devenu une pratique largement utilisée, voire érigée presque en norme en politique. En tout état de cause, Macky Sall essuie les foudres de la bande à Ousmane Sonko.
Désormais, avec des responsables politiques de la trempe de Déthié Fall, Khalifa Sall, Barthélémy Dias, Aida Mbodj, pour ne citer que ceux-là, Ousmane Sonko est soutenu dans ses attaques contre le chef de l’Etat par ses plus proches militants, plus directement, et ses sympathisants, par moment, sur les réseaux sociaux.
Abdoulaye Seydou Sow, Mame Mbaye Niang, Doudou Ka, Pape Malick Ndour, Cheikh Omar Anne, Moussa Bocar Thiam et Yankhoba Diattara, rares ministres à oser prononcer le nom d’Ousmane Sonko
Penser aux attaques contre celui que certains journalistes appellent «le premier des Sénégalais» peut sembler banal, mais que Macky Sall n’ait pas de souteneurs affirmés dans son Gouvernement de combat drivé par Amadou Ba est quand même intriguant. Les rares ministres, qui ont pris leur courage à deux mains pour retourner à Ousmane Sonko ses attaques, en lui reprochant ses déplacements, en plein couvre-feu, dans un salon de massage, restent Abdoulaye Seydou Sow, Mame Mbaye Niang, Doudou Ka, Cheikh Omar Anne, Moussa Bocar Thiam, Pape Malick Ndour et Yankhoba Diattara. Tous les autres ministres de la République, s’ils prennent la défense de leur chef pour trouver Ousmane Sonko sur ce terrain-là, c’est peut-être sous les lambris dorés de leurs bureaux, en intimité.
Les ministres muets comme des carpes rêvent-ils, si Sonko succède à Macky, de transhumer au Pastef ? Traînent-ils des casseroles qui font qu’ils fassent le mort quand le patriote en chef cogne le locataire du Palais ?
Il se pose mille et une questions : quand il s’agit de répondre à la hauteur des attaques perpétrées par Ousmane Sonko contre le président de la République, ces ministres sourds-muets ont-ils peur de quoi ? Pourquoi préfèrent-ils raser les murs, lorsque le plus farouche opposant au régime de Macky tire sur celui-ci ? Traînent-ils des cafards qui risquent d’être dévoilés au grand public ? Ou pensent-ils, tout bas, que Ousmane Sonko est un potentiel successeur de Macky Sall pour qu’ils puissent, plus tard, sans gêne, transhumer et négocier un poste nominatif ? C’est dire que ces ministres, avec portefeuilles, semblent avoir d’autres préoccupations à gérer que de répondre à des attaques. En entendant qu’ils se réveillent, Ousmane Sonko se la coule douce dans cet exercice, montant les Sénégalais contre leur président et réussissant à convaincre les plus jeunes. Pendant ce temps, la fratrie de ministres ronge ses freins dans leurs bureaux.
Actusen.sn