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Accusé de viol par une fillette de 16 ans : Sitor Ndour crie au complot 

L’ancien directeur du centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), Sitor Ndour a été appelé ce mercredi à la barre de la chambre criminelle de Dakar. Accusé de viol par sa bonne Adama Thiaw, âgée de 16 ans, il a contesté les faits tout en soutenant être victime d’un complot. 

Comme il le souhaitait, Sitor Ndour a finalement été jugé, ce mercredi, devant la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar. Toutefois, ses espérances risquent de tomber à l’eau car il risque de ne pas ne pas se débarrasser de sitôt des rigueurs carcérales qu’il déplorait. Accusé de viol par la jeune fille Adama Thiaw, il a tenté  de se blanchir à la barre. Mais, son supposé appel téléphonique avec la mère de la victime que celle-ci aurait enregistré risque d’enfoncer le clou.

«Je suis prêt à vous donner tout ce que vous voulez afin qu’on laisse tomber cette affaire car je suis une autorité dans ce pays. Si le public est au courant de l’affaire, ma vie va basculer. Même si je n’ai pas ce que vous me demandez comme dédommagement, j’irai le chercher. Je ne voudrais pas que la presse soit au courant. Il faudrait discuter avec le père de Adama. Je te supplie aussi discuter avec les proches parents qui sont au courant de l’affaire pour quils laissent tout tomber», entendait-on sur l’enregistrement.

Ce mercredi, à la barre de la chambre criminelle, Sitor Ndour soutient ne pas être la personne qui parlait sur cet enregistrement. À l’en croire, il est victime de complot. Non sans expliquer ce qui le liait à la partie civile. «La veille de la tabaski, ma bonne titulaire, comme toutes les autres bonnes, est allée passer la fête en famille et il me fallait une nounou pour s’occuper des enfants et non d’une bonne. Je ne l’ai jamais engagé pour travailler. La première critère c’était qu’elle soit une jeune fille et le second qu’elle soit quelqu’une qui s’exprime en français puisque mes enfants comprennent cette langue que leur parle leur mère».

Poursuivant, l’ancien directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) a expliqué les faits qui lui valent sa comparution. «Le jour des faits, j’étais parti à Mbour et je suis rentré vers 14h. C’est un de mes enfants qui est venu m’ouvrir la porte avec sa main qui était couvert de riz. Je suis restée dans la maison jusqu’aux environs de 16 heures et c’est là que j’ai entendu la porte de ma chambre s’ouvrir. Elle est venue en pleurs devant moi et je lui ai demandé ce qui ce passait et elle m’a confié qu’elle s’était blessée à la main. J’ai pris une de mes pommades avec laquelle je soulage mes arthroses en lui mettant une partie dessus. J’ai par la suite tourné le poignet en lui faisant un massage. Je lui ai dit que si je descendais du boulot et que la douleur persistait j’allais l’envoyer à l’hôpital pour une consultation».

Selon l’accusé, c’est au contraire la jeune fille qui voulait une proximité pour voir s’il la désirait. «Les gendarmes sont venus chez moi par surprise le lendemain des faits, jour où ils ont porté plainte contre moi. J’ai tiré trois éléments du panier de linge y compris mon caleçon pour les donner aux gendarmes», narre-t-il. À l’en croire, Adama Thiaw a voulu juste leur faire croire qu’il s’agissait d’un autre caleçon alors que celui dont il parle n’existe pas.

Interrogé sur sa présumée discussion téléphonique avec la mère de la victime, Sitor Ndour explique : «j’ai nié dans l’audio et je précise que je n’ai jamais demandé pardon. On demande pardon que quand on a quelque chose à se reprocher». Selon lui, il est victime d’un complot. Interrogée à son tour, Adama Thiaw a persisté dans ses accusations. «Le jour des faits, après avoir fini mon travail, il m’a ordonné d’aller dans ma chambre. Vers 17h, il est venu me rejoindre avant de me révéler son intention de coucher avec moi mais j’ai refusé. C’est là qu’il m’a violé. Je portais un bas et un cuissard mais il a réussi a enlevé une partie de ce que je portais. J’ai crié de toutes mes forces mais personne ne m’a entendu alors qu’il y avait ses filles en haut. Ma chambre se trouvait en bas. Au moment des tiraillements, il m’a occasionné des bleus sur ma main gauche. C’est après ça qu’il m’y a mit du baume comme j’avais mal. Après le viol, je me suis lavée. Par la suite, je suis allée à l’hôpital Philippe Maguilene Senghor où une dame m’a consultée. C’est après ça qu’un autre médecin et une dame m’ont ausculté».

D’après Adama Thiaw, c’était la première fois qu’elle entretenait des rapports sexuels. Ce, avant que le juge ne lui signifie qu’elle avait des lésions hymenales anciennes selon les constatations du médecin. Les débats ayant tiré en longueur, le procès a été suspendu jusqu’à lundi prochain.

Adja Khoudia THIAM (Actusen.sn)

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