Jean-Pierre Bemba a finalement été condamné à 18 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, mardi 21 juin. Huit ans après son arrestation, ses avocats ont annoncé leur intention de faire appel. Au siège du Mouvement de libération du Congo (MLC), son parti, à Kinshasa, la décision de la Cour pénale internationale a été retransmise en direct et suivie par des centaines de partisans. Reportage.
Des problèmes de connexion, un tout petit écran, mais des militants de plus en plus nombreux qui s’amassent dans la cour du MLC, avec un espoir : « Nous avons l’espoir que notre président, Jean-Pierre Bemba, sera libéré aujourd’hui », explique l’un des spectateurs.
Quand la transmission fonctionne enfin, les militants sont rapidement agacés. « L’injustice, c’est ça qui nous choque ! », réagit l’un d’eux. « Les soldats du MLC, ils étaient sous le commandement de la Centrafrique », défend un autre.
La condamnation tombe en direct : Jean Pierre Bemba est condamné à 18 ans d’emprisonnement. La retransmission s’arrête avant la fin. Les visages sont défaits. Tout au plus, ces militants imaginaient une condamnation égale ou inférieure au temps passé en détention. C’était d’ailleurs ce que suggéraient certains dirigeants avant l’énoncé de la peine.
Ces mêmes dirigeants prennent alors la parole les uns après les autres pour expliquer, entre autres, qu’une procédure d’appel a déjà été lancée. «Nous ne cesserons jamais de dénoncer la justice discriminatoire et la politisation à outrance de la Cour pénale internationale », lance Eve Bazaiba, secrétaire générale du MLC.
Revenant sur toute la procédure, ce dernier assure aussi qu’il y a des motifs d’espoir : Jean-Pierre Bemba n’était pas en Centrafrique au moment des faits, il y avait une chaîne de commandement militaire qui n’a pas été inquiété. Eve Bazaiba insiste aussi sur le fait que les peines en appel sont souvent allégées.
Les militants semblent à nouveau galvanisés.
Actusen.com avec Rfi.fr