Ibrahima Ndiaye, Ibrahima Faye, Alioune Ndiaye et Faly Ndong ont été présentés aux juges du tribunal des flagrants délits de Dakar. Ils sont accusés d’avoir organisé une émigration clandestine en voie maritime. Interpellés le 20 octobre 2023, les capitaines de la pirogue sont condamnés à 6 mois d’emprisonnement assorti du sursis.
127 migrants sénégalais sont interpellés par la marine nationale en pleine mer. Suite au recoupement, 123 d’entre eux sont libérés sauf, Ibrahima Ndiaye, Ibrahima Faye, Alioune Ndiaye et Faly Ndongu. Ils habitent tous à « Niodior » et sont accusés d’avoir organisé une émigration clandestine en voie maritime. Il est ressorti des procédures, qu’ils étaient chargés de conduire la pirogue jusqu’à bon port en se répartissant bien les tâches. I. Ndiaye a porté à la connaissance des éléments enquêteurs qu’il était chargé d’aider à conduire la pirogue, gérer le GPS et la nourriture de temps en temps. La bande est d’emblée placée sous mandat de dépôt le 20 octobre 2023.
Attraits à la barre du tribunal des flagrants délits après quelques jours de séjour carcéral pour les faits de trafic de migrants, ils contestent. Marié et père d’un enfant, Ibrahima Ndiaye, 41 ans s’est défendu en premier. Le prévenu jure être qu’un voyageur désireux de changer de situation. Il affirme que la pirogue appartient à un certain Lamine Sarr, ce que ses coprévenus ont corroboré. Ibrahima Faye lui, déclare avoir versé 400.000 f CFA pour rejoindre l’équipe. Quant à Alioune Ndiaye, il dit entretenir une bonne relation avec le propriétaire qui lui a octroyé une place. «Lamine connaît ma situation financière c’est pour cela que la place m’a été offerte», déclare-t-il. Enfin, Faly Ndong pour sa part signale que c’était sa deuxième tentative. Âgé de 31 ans, lors de son premier essai, on l’a grugé de 300.000 f CFA. Lamine a donc eu pitié de lui et l’a offert la place en échange de ses services à bord de la pirogue.
Pourtant, ils sont incapables de donner les coordonnées du fameux Lamine Sarr qui habiterait la même localité qu’eux. S’ils avaient donné des éléments qui corroborent son existence, leur thèse pourrait tenir selon le ministère public qui, convaincu de leur culpabilité requiert de les déclarer coupable pour trafic de migrants. Pour la peine, la parquetière s’en rapporte à la sagesse du tribunal mais précise que si la répression ne s’y attache pas, les prévenus n’hésitent pas à réorganiser un voyage. Cependant, Me Ciré Clédor Ly pour la défense des intérêts de Ibrahima Ndiaye, Ibrahima Faye, Alioune Ndiaye et Faly Ndongu demande la relaxe. La robe noire évoque l’absence de preuve dans ce cas d’espèce. «Nous sommes dans une situation politique où il fait partie des intérêts du régime que toutes les forces vives disparaissent. C’est l’État qui finance ces personnes qui partent en voyage pour jouer sur les élections», révèle-t-il. Finalement, le tribunal après avoir rendu son délibéré a reconnu Ibrahima Ndiaye, Ibrahima Faye, Alioune Ndiaye et Faly Ndongu coupable des faits de trafic de migrants. Ils écopent de 6 mois assorti du sursis.
Aïssatou TALL (Actusen.sn)