Le plus jeune Président de la Ve République a nommé, mardi dernier, jusque-là le plus jeune Premier ministre de l’histoire de la France. Gabriel Attal, 34 ans, est désormais le chef du gouvernement français, après avoir été ministre de l’Education nationale dans le gouvernement d’Elisabeth Borne. Pourtant, l’homosexuel assumé a été victime d’harcèlement en milieu scolaire. Son ennemi intime, Juan Branco, serait son principal bourreau. Et jusqu’à présent, les deux hommes entretiennent une relation conflictuelle.
Quelques minutes après la nomination de Gabriel Attal à Matignon, les journalistes français fouillent dans le passé de l’ex ministre de l’éducation nationale. Dans les mille et un portraits de l’homme, Source A retient que le plus jeune Premier ministre, âgé seulement de 34 ans, était victime de harcèlement au collège ; et son bourreau, même après son ascension fulgurante en politique, refuse de lui lâcher les baskets. Même si l’homme de confiance d’Emmanuel Macron n’a jamais cité le nom de son harceleur, du moins publiquement, tous les Français qui ont suivi l’émission ‘‘Sept à huit’’ du 5 novembre dernier, en ont déduit qu’il s’agit bien de Juan Branco, le jeune avocat, très populaire sur les réseaux sociaux.
D’ailleurs, c’est ce jour-là, alors Ministre de l’éducation nationale, que Gabriel Attal s’est confié, pour la première fois en public, sur son expérience du harcèlement scolaire et en assumant dans la foulée être homo. Selon le ministre, tout aurait commencé après qu’il a emmené une fille au cinéma, que son harceleur aimait bien. « Ce jour-là, il m’a dit : Je vais te détruire », raconte-t-il. Il explique : « Il y avait un élève de l’établissement qui avait ouvert ce site Internet où il fallait mettre des commentaires sur le physique des élèves. À cette occasion, j’ai vécu un déferlement d’insultes et d’injures. Ça a duré plusieurs mois et ça a été très violent. »
Passe d’armes entre le Ministre et l’avocat
Il n’en fallait pas plus. Dès le lendemain, la réplique de Juan Branco est consommée sur X. « On voit mal quelle jalousie aurait pu être nourrie au sujet de ses rapports avec une femme si son homosexualité était, comme il le prétend paradoxalement, établie », réagit l’avocat franco-espagnol, pour démentir le Ministre. Il poursuit : « Gabriel Attal n’a jamais été harcelé. Gaby était en fait un des plus violents camarades de classe que l’on puisse imaginer (…) il s’attaquait sans retenue aux plus fragiles que lui, multipliant les blagues à répétition sur les SDF, les pauvres, l’école publique… et revendiquant avec morgue et mépris sa supériorité. »
Pourtant, bien auparavant, Juan Branco avait révélé l’homosexualité de Gabriel Attal dans son pamphlet ‘‘Crépuscule’’ en 2018. C’est dire que si la relation conflictuelle entre les deux hommes a débuté au Collège, à l’âge adulte, leurs rapports se dégradent davantage. Ils se retrouveront d’ailleurs sur les bancs de Sciences Po dans la même promotion. Alors que l’un embrasse une carrière d’avocat, l’autre, qui se dit plus audacieux, s’engage aux côtés d’Emmanuel Macron, même s’il est entré en politique à l’âge de 17 ans, en militant au Parti socialiste. « C’est après, quand je me suis engagé en politique, que j’ai compris qu’il ne voulait pas me lâcher. Quand j’ai été nommé au gouvernement, il a posté des messages sur les réseaux sociaux, faisant référence à mon homosexualité », regrette Gabriel Attal, repris par RTL.
De son côté, Juan Branco défend le contraire. À l’en croire, une amie de Gabriel Attal lui avait confié que le jeune politique se servait de ses relations amoureuses pour grimper au sommet de l’État : « Ambitieux, sans foi ni loi, instrumentalisant ses relations amoureuses pour se voir jusqu’aux sommets propulsé, ce qu’elle m’en disait m’apparaissait fidèle à ce qu’il avait toujours montré », dément-il sur X.
Jusqu’après le passage du Ministre dans ‘‘Sept à huit’’, le ministre aurait été victime de harcèlement sur Skyblog, un réseau social des années 2000. Sur un blog, « il postait des photos de mes amis, et il allait mettre des commentaires, en usurpant mon identité, pour les insulter. Son objectif, c’était de m’isoler », raconte Gabriel Attal.
Gabriel Attal fait de la lutte contre le harcèlement sa priorité
«Il avait auparavant été ministre de l’Education nationale et porte-parole du gouvernement. Plus jeune Premier ministre de l’histoire de la République, issu de la gauche, Gabriel Attal a connu une ascension éclair depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir. Désigné personnalité politique préférée des Français, selon le baromètre Ipsos-Le Point en décembre 2023, il a déjà occupé quatre postes gouvernementaux différents. Omniprésent sur la scène médiatique et disert même lorsqu’il s’agit de parler de sa vie privée, Gabriel Attal a révélé avoir été harcelé au collège avant de faire de la lutte contre le harcèlement sa priorité lors de son passage à la tête du ministère de l’Education nationale. Aujourd’hui, il devient le quatrième chef de gouvernement d’Emmanuel Macron », résume Radio France.
Gabriel Attal était déjà devenu, en 2018, le plus jeune membre d’un gouvernement de la Ve République. Âgé de 29 ans, il avait alors été nommé secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Jean-Michel Blanquer et battait le record détenu jusqu’alors par François Baroin.
Resté un peu moins de six mois à la tête du ministère de l’Education nationale, le court passage de Gabriel Attal rue de Grenelle aura été marqué par l’interdiction de l’abaya dans les écoles. Il a également lancé des expérimentations du port de l’uniforme dans les établissements scolaires et a fait de la lutte contre le harcèlement sa priorité. Cinq mois après sa nomination, Gabriel Attal est devenu la personnalité politique préférée des Français, selon le baromètre Ipsos-Le Point de décembre 2023, détrônant ainsi Edouard Philippe qui régnait sur ce classement depuis l’été 2020.
Le père de Gabriel Attal, Yves Attal, était avocat et producteur de cinéma (Talons aiguilles de Pedro Almodóvar en 1991, Le Monstre de Roberto Benigni en 1994, Beauté volée de Bernardo Bertolucci en 1996). Lui-même apparaît, comme figurant, dans un film de Christophe Honoré.
Amadou DIA (Actusen.sn)