Démissionner d’un mandat électif de 5 ans pour un mandat dont la fin est suspendue à la volonté d’un homme. C’est ce qu’exige Bassirou Diomaye Faye de ses ministres fraîchement nommés. L’information porte la signature de l’actuel Premier ministre, lui-même concerné par la mesure. Selon Ousmane Sonko, le Président Bassirou Diomaye Faye donne un délai d’un mois à ceux qui sont retenus dans son premier gouvernement de démissionner de tout poste électif et de faire la passation de service avec leurs successeurs, pour se consacrer entièrement et exclusivement à leurs charges ministérielles respectives. Sont concernés, Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor, Birame Soulèye Diop, député et maire de Thiès Nord, Alioune Sall, député et Maimouna Dièye, mairesse de Patte d’oie. Leur point commun saute à l’œil nu : ils sont tous issus du Parti Pastef.
La mesure ne surprend pas puisque dans les textes du Parti, le cumul des mandats est banni. Même si Birame Souleye Diop avait refusé de démissionner de son poste de maire ou de député quand l’inspecteur des impôts a été élu à l’Assemblée nationale, le maire de Thiès Nord n’a plus d’excuse maintenant puisqu’il disait attendre leur arrivée au pouvoir pour se conformer à la mesure. D’ailleurs, celle-ci obéit à la volonté d’une rupture qui pousse les gens de Pastef à se conformer à l’orthodoxie, à faire soi-même ce qu’on l’on recommande à autrui. D’ailleurs, Bassirou Diomaye Faye a été le premier à démissionner de son poste de secrétaire général du parti pour se placer, dira-t-il, au-dessus de la mêlée. Mais pour les ministres, ce choix est aussi risqué d’autant que la fonction peut ne pas durer aussi longtemps que le temps de leur mandat, et profiter de ses privilèges…
Toutefois, leurs charges ministérielles sont tout aussi énormes et les objectifs qu’ils se sont fixés en disent long. En plus d’être un gouvernement de résultats et d’actions, Bassirou Diomaye Faye a arrêté ses priorités comme suit : « En premier lieu, l’attention est portée sur la jeunesse, l’éducation, la formation, l’entrepreneuriat, ainsi que sur l’emploi des jeunes et des femmes. En second lieu, l’accent est mis sur la lutte contre la vie chère et sur l’amélioration du pouvoir d’achat des populations. En troisième lieu, l’importance est accordée à la justice, à la protection des droits humains, à la bonne gouvernance, à la transparence, à la reddition des comptes, ainsi qu’à l’amélioration du système démocratique et électoral. En quatrième lieu, l’objectif est de renforcer la souveraineté économique, de favoriser l’exploitation optimale des ressources naturelles, et de promouvoir la prospérité ainsi que le développement endogène global et durable du Sénégal. En cinquième lieu, la priorité est donnée à la consolidation de l’unité nationale, à la cohésion sociale et territoriale, ainsi qu’au renforcement de la sécurité, de la paix et de la stabilité du pays.»
Amadou DIA (Actusen.sn)