Après avoir dérobé plus de 8 millions à son patron, Abdou Mbengue s’est évaporé dans la nature. Retrouvé 16 mois plus tard, il est placé sous mandat de dépôt le 8 mars dernier. Le prévenu a fait face aux juges du tribunal des flagrants délits.
En 2023, Abdou Mbengue âgé de 45 ans s’est rapproché de Pape Malick Gueye pour demander un poste dans son entreprise. Le père de trois enfants est recruté par le susnommé après ses multiples relances auprès de celui-ci. Travaillant ainsi pour le compte de Pape Malick, il se chargeait de recouvrement au quotidien aux différents points Wave à Rufisque. Au début, tout se passait bien jusqu’à la fin de l’année où son patron devait faire le point financier. Mais c’était déjà trop tard quand il se rendit compte d’un manquement de 8.300.000 francs Cfa. Appelant son employé pour se renseigner sur la situation, il ne reçoit aucun argument qui tient la route. Pape se rendit ainsi compte des agissements malsains de Abdou qui avait maquillé son forfait en remplaçant l’argent dérobé par le versement quotidien des autres points. Mais au lieu d’assumer sa responsabilité, il fuit pendant plus d’un an.
Cependant, Abdou Mbengue a été présenté aux juges du tribunal des flagrants délits après presque un mois de détention. Devant la barre, le prévenu reconnaît les faits qui lui sont reprochés. Néanmoins sa ligne défensive est peu convaincante. Il déclare avoir fui pour que le dossier ne soit pas mêlé à la politique. En effet, selon lui, il fait partie des têtes de fils du parti Pastef à Rufisque. «Je fais partie du parti Pastef donc j’avais peur que mon dossier soir aggravé», a-t-il laissé entendre. Cependant, le plaignant balaie d’un revers de main ces allégations. Pape renseigne : «Je lui ai demandé de rembourser les manquements avant le 31 décembre. Il a pris la poudre d’escampette pendant 16 mois. On fait la caisse tous les jours. Il m’envoie son rapport par WhatsApp», ajoute la partie civile qui réclame 15 millions en guise dommages et intérêts. Le ministère public déclare Abdou Mbengue coupable du chef d’abus de confiance. Selon le parquet qui a requis un an ferme, les déclarations fallacieuses du prévenu devant la barre du tribunal des flagrants délits attestent de sa culpabilité. Toutefois, l’avocat de la défense clame la baisse du montant des dommages et intérêts. Finalement, le tribunal a statué. Le juge a déclaré coupable Abdou Gueye. Ce dernier a écopé d’un an d’emprisonnement dont trois mois ferme.
Aïssatou TALL (Actusen.sn)