Ainsi, le Ministre de la communication, rappelant que «les entreprises de presse demeurent des entreprises régies par les règlements en vigueur et doivent aussi se conformer aux lois en payant leurs impôts, surtout si ces contributions sont prélevées des revenus de leurs travailleurs », indique que le premier responsable pour la garantie de conditions optimales de travail du professionnel des médias, demeure son employeur. «L’Etat du Sénégal en ce qui le concerne ne ménagera aucun effort pour accompagner les entreprises sérieuses, qui font preuve d’une gouvernance financière saine dans leur développement», précise-t-il.
S’agissant du Fond d’appui et de développement de la presse, dont il est pleinement conscient des préoccupations de gouvernance soulignées par les acteurs des médias, le Ministre a aussi annoncé un changement dans sa gestion. « Notre ambition est que ce fond ne se limite pas simplement à donner des appuis financiers. Mais qu’il devienne réellement un levier pour permettre d’impulser la montée en puissance économique du secteur des médias pour contribuer plus globalement au développement de notre nation », a-t-il indiqué.
Ce n’est pas tout. En revenant sur l’organisation de la journée de réflexion, qui entre dans le cadre des assises des médias pour réfléchir au devenir et à l’encadrement de la profession, le ministre a aussi évoqué le cadre juridique et réglementaire qui régit la profession. « Permettez-moi à cet effet de rappeler que le Sénégal est attaché à sa tradition de respect de la liberté d’expression, et du débat contradictoire dans le respect des normes en vigueur », a-t-il dit. Ainsi, 18 ans après l’avènement du CNRA, l’organe de régulation ne sera pas aussi épargné. «Dans un contexte où les normes internationales auxquelles le Sénégal s’est toujours conformé visent la dépénalisation des délits de presse, il est crucial de se doter d’un nouvel organe de régulation qui prendra en compte les différentes spécificités du monde des médias et même des réseaux sociaux. Cela implique également une révision de certaines dispositions du Code de la presse qui sont aujourd’hui caduques, dans une démarche inclusive, participative et consensuelle afin de lever certaines équivoques. Je veux dire ici que “dépénalisation” ne veut pas dire absence de sanctions en cas de fautes et ne voudrait pas dire que les professionnels des médias ne devront plus répondre de leurs actes face à la justice. Toutefois, il reviendra aux acteurs engagés dans le processus de réformes de définir avec les pouvoirs publics et le CORED à travers son Tribunal des pairs ; dont je salue le travail remarquable, la nature des sanctions à mettre en vigueur qui peuvent être d’ordre pécuniaires, administratives ou judiciaires. D’ici là je rappelle que la norme en vigueur demeure le Code de la presse de 2017 et je demande à l’ensemble des acteurs de la presse de s’y conformer », réitère M. Sall.
Amadou DIA (Actusen.sn)