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Polémique autour du port du voile : la Ligue des Imams et Prédicateurs du Sénégal donne sa position

Si la polémique autour du port du voile a été suscitée par la déclaration du Premier Ministre, Ousmane Sonko, lors de la réception offerte aux lauréats du concours général, le mardi 30 juillet 2024, le Bureau national de la Ligue des Imams et Prédicateurs du Sénégal, s’est dans foulée invité débat autour du port du voile et les règlements intérieurs des écoles confessionnelles au Sénégal. “Parmi tous les échanges sur ce sujet, souvent marqués par la désinvolture, l’immaturité et le manque de respect envers les institutions qui nous représentent, même de la part de certains religieux s’exprimant à titre individuel, c’est la déclaration du Conseil national du Laïcat qui a retenu notre attention”, précise la Ligue, pour lever d’entrée toute équivoque. “Cette structure, officielle de la communauté catholique du Sénégal, a évoqué son ouverture au dialogue, rappelant l’engagement de l’école privée catholique en faveur de l’éducation de tous, et les réalisations sociales de celle-ci au profit des Sénégalais”, s’est-elle félicitée.

Ainsi, la Ligue apprécie à sa juste valeur l’ouverture au dialogue sur les sujets religieux sensibles, ce qui justifie, selon elle, à plus d’un titre l’importance d’une Direction chargée des affaires religieuses et d’un Ministère du Culte, qui permettront d’amorcer des discussions sur ces questions délicates et d’ajouter une dimension significative à la politique de JUB, JUBBAL, JUBBANTI pour notre pays, celle du JUBOO. “Sans entrer dans les détails de ce dialogue, qui devra être plus vaste en termes de contenu que ce qu’un(e) adolescent(e) musulman(e) peut ou ne peut pas faire dans le cadre de l’école nationale, publique ou privée, ou les limites des règlements intérieurs de nos différents établissements en conformité avec notre charte fondamentale, la Ligue des Imams et Prédicateurs du Sénégal encourage un dialogue constructif entre toutes les parties prenantes afin de trouver des solutions respectueuses de tous les points de vue”, a plaidé le bureau national de la Ligue des Imams. “La diversité culturelle et religieuse est une richesse pour notre pays et doit être protégée.”

Toutefois, le débat n’est pas nouveau au Sénégal et refait surface après celui de 2011, où des filles voilées avaient été exclues de l’école privée catholique Hyacinthe Thiandoum, se souvient la Ligue. D’ailleurs, à cette époque, la Ligue des Imams et Prédicateurs du Sénégal, avec le Front pour la Défense des Valeurs Éthiques (FDVE), devenu And Samm Jikkoyi, et le Collectif des Associations Islamiques du Sénégal (CAIS) avaient organisé une conférence de presse pour dénoncer cette décision et appeler « son Eminence le Cardinal Theodore Adrien Sart, [alors archevêque de Dakar,] à prendre toutes les mesures réglementaires nécessaires pour décourager toute velléité de discrimination confessionnelle dans le secteur de l’éducation.

Treize années après, si le même débat refait surface à la suite de la brève crise de 2019, provoquée par une décision similaire de l’Institution Sainte Jeanne d’Arc de Dakar (ISJA), il devient alors impératif, de l’avis de la Ligue, et urgent pour la nation sénégalaise de débattre ouvertement et franchement de ce sujet afin de trouver une solution juste et durable, différente des arrangements temporaires trouvés jusqu’à présent. À cet égard, elle soutient : “il est louable à plusieurs titres que le Premier Ministre du Sénégal, par son courage, ait pris sur lui la responsabilité de désamorcer une bombe à retardement qui, sans une action courageuse, aurait pu nous exploser au visage. Dans sa réponse à la question sur l’inclusivité de notre système éducatif, nous avons entendu un Premier Ministre soucieux de notre vivre ensemble suivant nos propres modèles et références, et attaché au respect des droits fondamentaux de chaque individu, y compris le droit à la liberté religieuse. Pour cela, la Ligue manifeste son soutien au Premier Ministre et souhaite que toutes les dispositions nécessaires soient prises pour permettre à notre pays de ne plus revenir sur ce sujet potentiellement divisionniste.”

Amadou DIA (Actusen.sn)

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